Pourquoi nous voterons pour la Nupes dimanche prochain
L’action de la gauche écologique et sociale est urgente et vitale estiment les signataires de cette tribune qui exposent les raisons de leur vote.
Pour qui aime la gauche et se rappelle ce qu’on lui doit, ce mois d’avril était morose. Morose, car le mode de scrutin présidentiel de la Ve République a encore une fois consacré l’injustice sociale et le préjudice écologique, faisant redouter qu’un raz-de-marée de droite ne s’abatte à nouveau sur notre parlement. Dans cette hypothèse, de part et d’autre du fossé social, nous aurions pu griller au soleil sans que notre vieux gouvernement ne s’en émeuve le moins du monde.
Mais ce goût amer, c’était avant. Ce goût amer, c’était sans compter sur la force protectrice de l’esprit de la gauche. Celle qui n’abandonne jamais ni le peuple, ni la justice sociale. C’était sans compter sur celles et ceux qui placent le bien commun au-dessus de leur bénéfice propre. Celles et ceux qui, par l’action politique, tendent à réduire les fossés en tous genres et luttent avec force contre l’extinction de masse. Car, pour reprendre les mots de Mitterrand à la veille de la victoire, « la politique, c’est aussi et surtout comment vivent les gens ».
C’est pourquoi nous voterons pour la Nupes dimanche prochain, pour qu’une gauche écologique et sociale s’empare enfin des sujets qui nous concernent et y travaille dignement.
Pour un ambitieux progrès social
Le message est limpide, Emmanuel Macron a quasiment reconduit un gouvernement déjà en place. La politique menée ces dernières années a été profondément dévastatrice, et à plus d’un titre. Emmanuel Macron entend ainsi pérenniser les injustices sociales et l’inaction climatique, usant de recettes déjà éprouvées avant lui : à la manière d’un Sarkozy avec ses « ministres d’ouverture », Emmanuel Macron est allé chercher des auto-revendiqué.e.s de gauche, dévoyant la pensée intellectuelle pour la mettre au service de son projet libéral et écocide. Car ne nous y trompons pas : le président fixe lui-même les grandes orientations politiques et c’est bien sa vision de la société qui est portée par chacun.e des ministres de ce gouvernement.
Si la perfection n’est pas de ce monde, les convictions, elles, en font partie. Et c’est là que tout s’oppose : l’idéal humaniste n’a rien à voir avec une logique toujours plus libérale. Les deux ne font pas bon ménage, le centre ne fait plus illusion. Comme on le sait depuis toujours, « le centre n’est ni de gauche, ni de gauche » : Macron mène une politique de droite, allant jusqu’à consacrer à l’intérieur un personnage extrême. Mais cela appartient à l’histoire ancienne : la gauche portera une majorité large à l’assemblée lors des prochaines élections. En appliquant son ambitieux programme dédié au progrès social et en réponse à la crise écologique, la gauche et l’écologie rassemblées pourront nous défaire de la supercherie macroniste.
C’est pourquoi nous voterons pour la Nupes dimanche prochain, pour qu’une gauche écologique et sociale s’empare enfin des sujets qui nous concernent et y travaille dignement.
Pour la vie sur notre planète
D’autant qu’en matière de climat, disons-le franchement, nous sommes au pied du mur. Le monde suffoque, l’eau manque déjà sans que, là encore, le gouvernement ne s’en émeuve. Une terrible pandémie s’abat sur nous, faut-il maintenant que les ministres éprouvent la faim et la soif pour prendre la mesure de ce qui attend l’humanité ? En 2015, Emmanuel Macron affichait déjà son mépris écologique avec ses bus, et depuis son bilan désastreux n’a fait que se confirmer. La nomination au ministère de l’écologie était donc attendue. « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a annoncé Emmanuel Macron dans l’entre-deux tours.
Oui mais voilà, sa ministre de la transition écologique n’est pas connue pour son engagement sur le sujet et ses prises de position écocides parlent pour elle. Quant à son ministre de l’Agriculture, il est connu pour son mépris de la condition animale. Nous le savions déjà et nous en avons aujourd’hui le cœur net : la politique menée par Emmanuel Macron ne sera pas écologique. Or notre combat est vital.
Nous nous battons aujourd’hui pour que la vie sur notre planète puisse seulement perdurer. Quand un enfant naît en 2022, qui peut déterminer son espérance de vie ? Personne ne sait à quoi ressemblera la planète dans trente ans : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous savons que nos enfants – nos enfants ! – auront une vie plus difficile que la nôtre. Leur espérance de vie se réduit à chaque dixième de degré de plus sur Terre. Nous refusons ce verdict. La NUPES consacre un gigantesque pan de son programme à l’écologie, à la biodiversité, au climat, aux biens communs et à l’énergie. Il nous reste tout juste le temps d’échapper à un destin funeste.
C’est pourquoi nous voterons pour la Nupes dimanche prochain, pour qu’une gauche écologique et sociale s’empare enfin des sujets qui nous concernent et y travaille dignement.
Pour l’égalité, contre les discriminations
Comme autre marque de mépris pour les enjeux cruciaux, Emmanuel Macron balaie sans vergogne ses élans de probité et sa grande cause nationale. « Un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen », déclarait-il en 2017. Alors, que doit-on comprendre du choix de plusieurs ministres inquiétés par la justice ? Dans un gouvernement, lorsque l’on nomme en connaissance de cause un ministre accusé de viol, on ignore le combat féministe. Dans un gouvernement, lorsque l’on nomme en connaissance de cause plusieurs ministres accusés de viol, on bafoue le combat féministe.
La question n’est même plus de revenir aux engagements d’exemplarité. La question, c’est bien celle de l’injure. L’injure faite au peuple de France. L’injure faite à nos fils à qui un modèle d’impunité est présenté. Et surtout, l’injure faite à nos filles à qui l’on confirme que le patriarcat a encore de beaux jours devant lui. Bien que #Metoo soit passé par là, le soutien aux hommes puissants reste indéfectible. En matière de condamnation, tantôt la droite feint de s’offusquer du traitement interne de la parole des victimes, tantôt elle montre son mépris pour la justice. Aller en justice ou la nier : tout est question d’opportunité pour ne pas bousculer l’ordre établi. Tout cela, c’était avant.
Car la gauche écologique et sociale refuse ce jeu de dupes : elle a déjà mis en œuvre son exemplarité en la matière. La Nupes s’empare des problèmes pour mieux les combattre. Et son grand chapitre consacré à l’égalité et aux luttes contre les discriminations en est la preuve.
C’est pourquoi nous voterons pour la Nupes dimanche prochain, pour qu’une gauche écologique et sociale s’empare enfin des sujets qui nous concernent et y travaille dignement.
Redonner vie à la démocratie
Le gouvernement devra bien accepter la victoire de la justice sociale et écologique : il n’en a pas le choix. Conscient de l’urgence, le corps électoral s’apprête à donner la majorité requise à la gauche afin qu’elle nous livre un nouveau récit. Nous le voyons depuis la création de la Nupes : cette alliance inquiète. Et qui inquiète la droite n’a qu’à bien se tenir.
Avec le concours de la presse, la Nupes se voit confisquer la campagne. Ici, elle est dépouillée de son étiquette afin de minimiser la lecture de son score au premier tour. Là, reprenant des méthodes fascistes, un groupuscule sabote la campagne en investissant des homonymes dans plusieurs circonscriptions. De fausses informations circulent, obligeant sans cesse la gauche à déconstruire les discours malveillants, amputant le temps précieux de la campagne, remisant toujours le débat d’idées.
Les conséquences de toutes ces manigances anti-démocratiques pourraient être irréversibles Les trahisons renouvelées par le nouveau gouvernement nous mettent en danger. L’abstention en est la preuve : le vote a perdu de sa superbe, ce qui était jadis une conquête est maintenant désuet pour près d’un tiers de l’électorat. Mais tout cela, c’est de l’histoire ancienne. Dans son programme, la Nupes a prévu de redonner vie au débat public et à la démocratie.
La gauche écologique et sociale est chargée de toutes ces missions. Son action est désormais urgente et vitale, c’est pourquoi nous voterons pour la Nupes aux élections législatives. Qu’on se le dise : c’est elle qui gouvernera dans quelques semaines. La dignité de la population française et la vie sur Terre en dépendent.
Signataires :
Marie Despelchain, militante écoféministe
Benjamin Fagard, linguiste (CNRS) et membre de labos1point5
Sarah Roubach, architecte urbaniste et militante Génération.s
François Dubreuil, Militant climat et biodiversité
Maud Rebibou, chargée de mission FNE PACA et militante Nupes
Christophe Guinet, ingénieur, écoféministe vegan antispéciste REV
Waleed Mouhali, physicien et conseiller municipal EELV à La Garenne-Colombes
Jérôme Gleizes, universitaire et conseiller de Paris EELV
Lucas Durieux, neuroscientifique et citoyen concerné
Bernard Martin, Militant EELV, poète, engagé dans la non violence Bretagne
Luc Bastard, taxi scolaire et co-animateur du RézoLéo (Montbélfort, Nord-Franche-Comté), activiste Nupes-EELV
Thomas Brun, étudiant militant Nupes
Laurent Barberon, journaliste rédacteur
Aurélie Gries, travailleuse sociale, élue France insoumise 7e arrondissement de Lyon
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
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