États-Unis : La Cour suprême poursuit sa croisade
Outre-Atlantique, l’heure est à la révocation des droits durement acquis par le passé.
dans l’hebdo N° 1713 Acheter ce numéro
En 2003, l’arrêt « Lawrence vs Texas » mettait fin à plusieurs décennies de discriminations à l’encontre des homosexuels. La Cour suprême déclarait alors la loi texane interdisant la sodomie « incompatible » avec la Constitution fédérale, dépénalisant ce faisant cette pratique sexuelle pour l’ensemble du pays – 13 États sur 50 l’interdisaient jusqu’alors, 4 visaient exclusivement les relations sexuelles entre hommes. Mais aujourd’hui, avec une Cour suprême aux mains des conservateurs, l’heure est à la révocation des droits durement acquis par le passé. Cinq jours après l’annulation de l’arrêt « Roe vs Wade » de 1973, qui garantissait le droit à l’avortement aux États-Unis, le procureur général du Texas, Ken Paxton, s’est dit favorable au rétablissement de la loi texane interdisant la sodomie pour les relations homosexuelles. « Mon travail consiste à défendre les lois de l’État, et je continuerai à le faire », a-t-il déclaré sur la chaîne d’information en continu NewsNation, le mercredi 29 juin. Il a également affirmé être disposé à interdire le mariage homosexuel. Pour ce faire, il n’attend plus que le feu vert de la Cour suprême. Cour dans laquelle siège le conservateur Clarence Thomas, qui a d’ores et déjà annoncé son intention de « revoir toutes les jurisprudences » relatives aux questions de vie privée : l’affaire « Lawrence vs Texas », mais aussi « Griswold vs Connecticut », qui a légalisé l’achat de contraceptifs en 1965, ou encore « Obergefell vs Hodges », qui légalisait le mariage homosexuel en 2015. L’objectif de Clarence Thomas : « corriger les erreurs » passées de la Cour suprême.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don