L’Anses établit un lien entre charcuterie aux nitrites et cancer colorectal
Des additifs chimiques présents dans 75 % des produits charcutiers vendus dans la grande distribution.
dans l’hebdo N° 1714 Acheter ce numéro
Le sandwich jambon-beurre des vacances n’aura plus la même saveur après avoir lu le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Attendu depuis plusieurs mois, le document reconnaît un lien entre les risques de développer un cancer colorectal et la présence de nitrites dans la charcuterie, selon une note révélée par Le Journal du dimanche. Les treize experts de l’Anses préconisent « de réduire l’exposition de la population par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire », dans un objectif de « sécurité sanitaire ».
Ces additifs chimiques présents dans 75 % des produits charcutiers vendus dans la grande distribution permettent de rendre le jambon plus rose et empêchent prétendument la formation de bactéries toxiques. En 2018, l’Organisation mondiale de la santé avait estimé que près de 4 000 cas de cancers du côlon étaient attribuables à la consommation de charcuterie en France. « Cela fait plus de dix ans que je m’intéresse à cette question et c’est la première fois que le lien d’association entre le cancer et les additifs nitrés est ainsi écrit noir sur blanc », a réagi Guillaume Coudray, auteur de l’enquête Cochonneries : comment la charcuterie est devenue un poison (La Découverte, 2017).
Une petite victoire également pour le député Modem Richard Ramos, qui avait porté en février dernier une proposition de loi relative à l’interdiction progressive des additifs nitrés. Celle-ci avait subi une réécriture en commission, faisant s’envoler tout espoir de leur interdiction « par étapes », et le ministre de l’Agriculture avait déclaré attendre l’avis de l’Anses avant toute autre décision. Nous y sommes désormais. Alors que fera le gouvernement ?
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