Naima Bock : Comptines hybrides
Sur _Giant Palm_, son premier album solo, Naima Bock distille une folk-pop métissée.
dans l’hebdo N° 1715-1719 Acheter ce numéro
Née à Glastonbury d’un père brésilien et d’une mère grecque, Naima Bock a passé son enfance au Brésil. De retour en Angleterre, la petite famille s’est installée au sud-est de Londres. Adolescente, la jeune fille a exploré la foisonnante scène musicale de la capitale anglaise et a commencé à faire elle-même de la musique avec des amies. Cette première expérience collective a conduit à la formation de Goat Girl, quatuor féminin oscillant entre post-punk et folk psyché, dans lequel Naima Bock a joué de la basse et chanté avant de décider, en 2019, de quitter le groupe pour voler de ses propres ailes.
Rétrospectivement, on approuve à 200 % cette décision qui nous vaut aujourd’hui le plaisir d’écouter, plutôt dix fois qu’une, son premier album solo. Intitulé Giant Palm et publié chez Sub Pop, ledit album a été conçu avec la participation de plusieurs collaborateurs masculins, dont le producteur-arrangeur Joel Burton et l’ingénieur du son Syd Kemp.
Dès la superbe chanson titre en ouverture, apparaît une talentueuse autrice-compositrice-interprète à l’identité déjà très affirmée. Au confluent de diverses sources, l’univers musical subtilement chatoyant de Naima Bock flotte pour l’essentiel entre folk et pop, l’influence de la bossa-nova se percevant aussi de-ci de-là (en particulier sur « O Morro », d’ailleurs interprété en brésilien).
Serties d’arrangements haut de gamme, agrémentées pour certaines de discrètes touches d’électro, aussi hybrides que languides, les dix comptines de Giant Palm, dont une sans paroles (« Instrumental »), se déploient dans un clair-obscur tout en finesse frémissante. À la fois douce et profonde, la voix au spectre large de Naima Bock, sur laquelle plane parfois l’ombre de Nico, accroît encore leur pouvoir de ravissement.
Giant Palm, Naima Bock, Sub Pop/Modulor, naimabock.bandcamp.com