Chili : victoire écrasante du « non » à la nouvelle Constitution
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
Dès 20 h 45, le 4 septembre, sur la chaîne nationale, Gabriel Boric reconnaissait la victoire écrasante du « non » à la proposition de nouvelle Constitution : 62 % des votants ont rejeté la proposition écrite par l’assemblée paritaire élue en 2021. Il a immédiatement appelé « les institutions et les acteurs politiques à travailler avec plus de dialogue et de respect » pour proposer une Constitution « qui donne confiance et unit le pays ».
Dès ce lundi, les présidents des deux chambres parlementaires étaient invités au palais de la Moneda pour « construire un nouveau processus constituant et proposer un texte qui représente une plus grande majorité de citoyens ». Le jeune président chilien a également invité les forces politiques « qui se sont engagées à établir un nouveau processus constituant » à se réunir autour de la table. Le président de l’UDI, parti conservateur, a décliné l’invitation en précisant qu’il allait « être important de se rassembler, mais pas tout de suite ».
Gabriel Boric a pris ses fonctions en mars dernier, avec un ambitieux programme qui prétend répondre aux exigences sociales de la révolte d’octobre 2019 : éducation gratuite, santé universelle ou encore retraites dignes. L’adoption de la nouvelle Constitution « aurait été un appui solide pour les réformes structurelles du nouveau président », commente Claudia Heiss, politologue à l’université du Chili. Selon elle, « la victoire du “non” rend la suite incertaine » et « va restreindre le projet social de Gabriel Boric », qui « va se confronter aux mêmes obstacles que ses prédécesseurs socialistes, Bachelet et Lagos ». Elle nuance néanmoins en soulignant que, « même si le projet de Constitution est désormais dans les mains de la droite », celle-ci ne pourra pas « rester sourde à la révolte sociale de 2019 ». Marion Esnault (à Santiago du Chili).
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