Élections au Brésil : « Dégage, Bolsonaro ! », le cri des peuples de la forêt
Troisième et dernière série d’articles que Politis consacre au Brésil, avant les cruciales élections du 2 octobre prochain. Après le premier volet consacré au contexte politique et le second au retour de la faim, zoom cette semaine sur les communautés indigènes et quilombolas qui se battent contre Bolsonaro et pour défendre leurs terres ancestrales.
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C’est par ce tweet du 2 janvier 2019 que Jair Bolsonaro commentait sa première décision, prise la veille, jour même de son investiture : le passage sous la coupe du ministère de l’Agriculture, acquis à l’agro-industrie, des actes concernant la légalisation des territoires indigènes et des quilombos (1).
Le message était clair : pour le président d’extrême droite, qui a régulièrement exprimé un racisme anti-indigène, il n’y avait pas plus prioritaire et urgent que de bloquer la disposition constitutionnelle très avant-gardiste reconnaissant aux communautés indigènes et quilombolas le droit de disposer de leurs terres ancestrales.
Lire > le premier volet de notre triptyque, Battre Bolsonaro et le second L’impensable retour de la faim
Le processus a été gelé durant quatre ans. Bolsonaro n’aura pas démarqué un « centimètre carré », comme il l’avait promis. De fait, son offensive contre le droit de ces peuples, qu’il considère comme archaïques et qu’il s’agirait d’« intégrer » dans la société brésilienne, vise à réduire un important obstacle à l’exploitation effrénée de la terre, des forêts et des eaux par les industries du bois, agroalimentaire, minière et énergétique. Car les communautés indigènes et quilombolas sont les premières opposantes au pillage, ardentes défenseures des milieux naturels : ce sont leurs lieux de vie.
« Fora Bolsonaro ! » (« Dégage, Bolsonaro ! ») À la veille des élections du 2 octobre, jamais leur cri de colère et de résistance n’aura résonné aussi fort. Un cri à retrouver tout au long du reportage que nous consacrons notamment aux Xokleng, communauté indigène du sud du pays.
(1) Communautés fondées par des esclaves noir·es ayant fui leur maître, dès le XVIe siècle. Leurs descendant·es (quilombolas) et les communautés indigènes mènent des luttes semblables. On conservera ici l’usage du terme « indigène », commun au Brésil, et sans connotation dépréciative.
Élections au Brésil, troisième et dernier volet : les peuples indigènes et la forêt
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