« Le Soleil de trop près » de Brieuc Carnaille : sur le fil

Un film prometteur sur la possibilité d’intégration dans la vie commune d’un homme atteint de schizophrénie, interprété par le remarquable Clément Roussier.

Christophe Kantcheff  • 27 septembre 2022 abonné·es
« Le Soleil de trop près » de Brieuc Carnaille : sur le fil
© Photo : Vixens Films.

Il est des comédiens destinés aux personnages qu’ils endossent. Tel est Clément Roussier dans Le Soleil de trop près, dont le parcours restait jusqu’ici discret.

Le Soleil de trop près, Brieuc Carnaille, 1 h 30.

Avec son physique tout en tension et sa voix acérée, il y interprète Basile, sortant d’un séjour à l’hôpital, où il a été traité pour schizophrénie. Rôle difficile, délicat, où il s’agit de se tenir sur une crête sans en donner trop, tout en restant dans une certaine vraisemblance. À l’image de son personnage qui tente, dans sa vie quotidienne, de se maintenir en équilibre.

© Politis

Basile est aidé en cela d’abord par sa sœur cadette, Sarah (Marine Vacth), qui, leurs parents n’étant plus de ce monde, est sa seule béquille familiale. Et, d’une autre manière, par des médicaments – le film est divisé en trois chapitres en fonction des doses que prend le patient : 30 mg, puis 60 mg, parce que la première évaluation était insuffisante, enfin… 0 mg, car Basile, ayant réussi à retrouver un travail où ses qualités sont reconnues, et s’étant engagé dans une relation amoureuse, rejette son traitement, dont il ne veut plus être dépendant.

Le premier des combats, Basile le mène contre lui-même, tandis que son entourage doit accepter sa vulnérabilité autant que ses sorties de route.

Le premier long-métrage de Brieuc Carnaille a cette qualité de ne pas chercher à exploiter de façon sensationnaliste les crises de Basile – de la même manière qu’il filme Roubaix sans misérabilisme. Ce qui intéresse le cinéaste, c’est la possibilité, ou non, d’intégration dans la vie commune d’un homme atteint d’une maladie qui ne se détecte pas a priori.

Le premier des combats, Basile le mène contre lui-même, tandis que son entourage doit accepter sa vulnérabilité autant que ses sorties de route. À un moment donné, un long travelling suit Basile courant-dansant dans une rue sur la musique qui résonne dans ses écouteurs : celle du groupe The Fall. En français : la chute. L’une des belles séquences de ce film prometteur.

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https://youtu.be/0657x1Nl5Zo
Cinéma
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