« Who are we ? de Al-Qasar : larsens d’Arabie
Le groupe délivre un intense premier album entrelaçant rock et sonorités orientales, au menu duquel figurent de nombreux invités, dont Jello Biafra ou Lee Ranaldo.
dans l’hebdo N° 1724 Acheter ce numéro
Groupe à géométrie variable, Al-Qasar s’est formé à l’instigation du musicien français Thomas Attar Bellier, désireux de confronter le rock – tendance garage ou psyché – à la matière musicale du monde arabe.
Who are we ?, Al-Qasar (Glitterbeat/Modulor).
Arrive maintenant le premier album du groupe, Who Are We ?, encore plus exalté. Riche de huit morceaux, il a été conçu en quintette, toujours sous la conduite de Thomas Attar Bellier, mais aussi celle de Jaouad El Garouge, avec plusieurs invité·es en sus. L’illustre guitariste Lee Ranaldo (ex-Sonic Youth) zèbre ainsi de riffs incisifs les deux premiers morceaux, dont le splendide « Awal » (voir vidéo en fin d’article).
« Arabian fuzz »
De sa voix toujours aussi ulcérée, Jello Biafra (ex-Dead Kennedys) entonne quant à lui une stridente diatribe révolutionnaire – traduite de l’égyptien en anglais – sur la seconde moitié de « Ya Malak ».
La chanteuse d’origine soudanaise Alsarah (meneuse du groupe Alsarah & The Nubatones) évoque le coup d’État survenu au Soudan sur « Hobek Twrat », et la chanteuse égyptienne Hend Elrawy exprime une vision féminine de la prostitution sur « Mal Wa Jamal » – deux morceaux à la résonance profonde. Dans une tonalité plus légère, citons encore « Barbès Barbès », ode enjouée au quartier parisien qui a vu naître Al-Qasar.
Mêlant musiques galvanisantes et paroles vibrantes, l’ensemble constitue un parfait prototype d’« arabian fuzz » – ainsi que le groupe qualifie son propre style.