Les milices d’extrême-droite prennent la rue
Des démonstrations de force ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes françaises, se servant de l’affaire Lola malgré l’opposition des parents de la victime.
dans l’hebdo N° 1729 Acheter ce numéro
Un enchaînement de démonstrations de force et de violences d’extrême droite a eu lieu ces derniers jours dans plusieurs grandes villes, sous le prétexte d’hommage à Lola, 12 ans, assassinée la semaine dernière. La coupable présumée de ce crime atroce est immigrée, et les extrêmes droites y ont vu un prétexte parfait pour organiser des rassemblements demandant « Justice pour Lola », malgré l’opposition répétée des parents de la victime à toute récupération.
Organisé par l’Institut pour la justice, think tank d’extrême droite, un rassemblement a réuni à Paris, jeudi 20 octobre, environ un millier de personnes, avec des « stars » de l’extrême droite comme Éric Zemmour ou Nicolas Bay, mais aussi des antisémites notoires, les catholiques intégristes de Civitas et une cinquantaine d’identitaires cagoulés.
Enquête du parquet de Lyon
Vendredi 21 octobre, un cortège de plusieurs centaines d’identitaires locaux, eux aussi cagoulés et scandant « Immigrés assassins », a défilé à Lyon. Ce qui a poussé le parquet de Lyon à ouvrir une enquête pour « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ». Un rassemblement similaire s’est déroulé à Strasbourg, où un confrère de Rue89 a été menacé par des hooligans néonazis.
Samedi 22 à Rennes, les identitaires ont marché derrière une banderole « Justice pour Lola – White Lives Matter ». Et dans la soirée, des individus masqués ont attaqué un bar réputé antifasciste dans le centre-ville. Des messages du même acabit fleurissent sur les canaux néonazis à l’international, réclamant une « justice de race » et une vengeance contre les exilés.
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