« La Générale » de Valentine Varela : passer la seconde

Le documentaire plonge dans le huis clos d’un établissement parisien, en suivant une classe de lycéens pendant un an.

Pauline Guedj  • 23 novembre 2022 abonnés
« La Générale » de Valentine Varela : passer la seconde
© Photo : Nour Films.

Même s’il est centré sur un lycée parisien, le documentaire ne débute pas dans la capitale. Dans son premier plan, on découvre sur une plage plusieurs protagonistes, des enseignants d’un lycée professionnel du quatorzième arrondissement.

La Générale, Valentine Varela, 1 h 31.

Le bruit des vagues est un bol d’air avant de pénétrer dans les dédales de l’établissement et de suivre les pas de certains élèves qui, au cours du récit, vont s’imposer comme de vrais personnages.

La « générale », c’est le nom de la classe de première que lorgnent les élèves. Pour le moment en seconde, ils sont à un moment clé de leur orientation : soit ils poursuivent dans une filière professionnalisante, soit ils intègrent un cursus classique. Tous rêvent de la générale, qui augure d’une possible ascension sociale ; mais rares sont ceux qui y accéderont.

Le film n’a de cesse de documenter l’absurdité du dispositif : valoriser les notes au détriment des apprentissages, et diviser la communauté entre ceux qui sortiront de l’établissement et ceux qui sont condamnés à y rester.

© Politis
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Photos : Nour Films.

Admiration et désillusion

Le film prend le parti d’accompagner une classe pendant un an, une mécanique qui était déjà celle d’Entre les murs, de Laurent Cantet (2008). Dans les deux films, une même sensation d’étouffement, un ton qui lie drame et bouffonnerie, et une oscillation entre admiration pour le corps enseignant et désillusion face à son impuissance.

Toutefois, lorsqu’elle montre l’interaction des élèves avec le monde extérieur, la caméra de Valentine Varela trouve une réelle originalité, démontrant la puissance du cinéma documentaire. Lors d’un atelier sur la musique baroque, les élèves reproduisent les gestes du chant et engagent leur corps dans l’apprentissage.

Un moment de transmission pure, où l’art et la fascination qu’il procure font un temps oublier le poids de la reproduction sociale.

Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes