Réfugiés : silence radio de l’Europe
Face aux bateaux humanitaires qui restent bloqués en mer, les états européens se renvoient la balle. Des ONG les appellent à prendre compte de l’urgence.
dans l’hebdo N° 1731 Acheter ce numéro
L’Europe se calfeutre et les États se renvoient la balle. Quatre bateaux humanitaires transportant plus de mille réfugiés secourus en mer sont restés bloqués plusieurs jours dans les eaux internationales méditerranéennes, sans ravitaillement ni assistance. Ni Malte ni l’Italie, dont les côtes sont les plus proches, n’ont respecté le droit maritime d’assistance.
Le 4 novembre, le gouvernement italien a adopté une mesure pour empêcher les navires humanitaires étrangers de débarquer sur ses côtes. À la suite des pressions de l’Allemagne et de la France, le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières, et le Humanity 1, de l’ONG allemande SOS Humanity, ont fini par obtenir le 6 novembre le feu vert des autorités italiennes.
Mais une fois les bateaux amarrés au port sicilien de Catane, seuls les mineurs et les rescapés jugés malades ont pu les quitter. L’Italie a finalement accueilli aussi les 89 passagers du Rise Above de Lifeline. Mais l’Ocean Viking de SOS Méditerranée est toujours bloqué en mer.
Appel des ONG à l’Europe
Les provisions s’épuisent et les conditions météorologiques se dégradent dangereusement. Sur les 234 réfugiés à bord, certains y étaient depuis dix-sept jours le 7 novembre. Face à l’urgence de la situation, une vingtaine d’ONG ont lancé un appel à destination des pays de l’Union.
Du côté du « pays des droits de l’homme », l’épisode de l’insulte raciste lancée par le député RN Grégoire de Fournas au député LFI Carlos Martens Bilongo, alors que celui-ci interpellait l’exécutif, le 3 novembre, sur son inaction dans la crise engendrée par le blocage de ces navires en mer, n’a pas semblé émouvoir l’Élysée.
Si Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, a déclaré le lendemain sur France Info que « la France est prête à accueillir [les migrants réfugiés à bord de l’Ocean Viking] comme n’importe quel pays », le même jour, sur BFMTV, Gérald Darmanin se disait beaucoup plus réservé quant à une possible intervention française, en affirmant sa confiance dans la responsabilité de l’Italie de Meloni. Tout un programme.
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