Manche : trois chalutiers géants dévastent le littoral

Ils sont les symboles de cette pêche industrielle destructrice des écosystèmes marins. Depuis le 23 novembre et sans aucune réaction du gouvernement français, trois gigantesques chalutiers ont raclé les fonds marins de la Manche, saccageant ainsi la biodiversité et la pêche artisanale, selon l’ONG Bloom, qui lutte contre la destruction des océans, du climat et des pêcheurs artisanaux.

C’est d’abord le Prins Bernhard, un chalutier de 88 mètres de long, qui a été aperçu par l’association. Cet immense bateau a été rejoint, dès le lendemain, par le Scombrus capable de pêcher… 120 tonnes de poissons par jour. Inauguré en septembre 2020, ce chalutier était déjà accusé par plusieurs associations d’inaugurer les « funérailles de la pêche artisanale » et celles des « ressources marines ».

Un désastre écologique entrepris par une filiale française

Un bâtiment encore plus grand a suivi ces deux géants : le Carolien, mesurant pas moins de 126 mètres de long pour 17 mètres de large. L’ONG l’a observé à 6 milles de la côte calaisienne, en train de plonger son filet. Ces trois chalutiers appartiennent à France Pélagique, une filiale française du monstre néerlandais Cornelis Vrolijk.

Une pratique qui rappelle celle, très décriée, de la senne démersale utilisée par les bateaux néerlandais. Elle consiste à encercler les poissons en faisant vibrer deux câbles déployés en profondeur. Cette technique, très largement contestée par les pêcheurs artisanaux, est encore utilisée dans la Manche et permet de ratisser une surface moyenne de 3km². Malgré une très forte opposition, les instances de l’Union européenne ont décidé de ne pas interdire cette pêche. Le gouvernement, là encore, n’a pas réagi. Un silence coupable.