Mort de Maxime Wagner : le procès renvoyé

« Mourir au travail, ça n’est pas normal. Nous attendons que ce procès acte cela en condamnant les responsables. » Ces mots sont ceux de Julie Wagner qui écrivait son histoire dans la carte blanche de Politis la semaine dernière.

Son histoire, c’est la perte de son frère jumeau, Maxime Wagner, dans un accident de travail sur un chantier du Grand Paris Express en février 2020. Plus de deux ans et demi après sa mort, l’entreprise qui l’employait en intérim, Dodin Campenon-Bernard, une filiale de Vinci, est poursuivie pour homicide involontaire. Le procès devait avoir lieu ce lundi. Devait, car il a finalement été renvoyé au 5 avril.

La cause ? Les avocats de la défense ont envoyé leurs conclusions bien trop tardivement pour les parties civiles qui n’ont donc pas eu le temps de les prendre en compte. « Je les ai reçues à 12h12 pour une audience qui doit se tenir à 13h30, comment voulez-vous que je me prépare », raille, amèrement, Marion Ménage, l’avocate de la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement (FNSCBA) CGT, partie civile dans ce dossier. Face à cette stratégie, les avocats des parties civiles et le Parquet ont demandé un renvoi. Une demande acceptée par la magistrate.

À la sortie de la salle d’audience, c’est surtout la famille qui était touchée par ce second report après un premier, qui avait eu lieu début juin. Patricia, la mère, et quatre des six sœurs de Maxime avaient fait le déplacement de l’Aveyron. Elles attendaient beaucoup d’un procès qu’elles réclament depuis deux ans et demi. « Si l’entreprise pense qu’on va se décourager avec ce genre de méthode, ils se trompent. On est plus remontés que jamais », souffle Julie.