Déconstruire le mythe Le Pen
Marine Le Pen et ses amis ont réussi à se faire une place dans le champ républicain, jusqu’à faire du RN un parti de gouvernement. Mais si l’extrême droite a changé de visage, le dessein politique reste le même.
dans l’hebdo N° 1742 Acheter ce numéro
Parler de banalisation de l’extrême droite est d’une banalité sans nom. Alors, que s’est-il passé depuis la dernière élection présidentielle ? Quelle nouvelle étape de la banalisation avons-nous franchie ? Qu’est devenue l’extrême droite française ?
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Portraits d’un PAF obscène Pas de barrage à la banalisation médiatique Ce que n’est pas Marine Le Pen Union des droites et de l’extrême droite : la jeunesse à l’œuvreMarine Le Pen et ses ami·es – à l’instar de ses alliés nostalgiques du fascisme (Italie) ou anciens nazis recyclés dans le FPÖ (Autriche) – ont non seulement gagné en respectabilité, mais ont surtout réussi à se faire une place dans le champ républicain. Jusqu’à faire du RN un parti de gouvernement. Et Marine Le Pen de devenir l’une des personnalités politiques préférées des Français·es. Rien que ça.
Et alors que, traditionnellement, l’extrême droite se veut antiparlementaire, sa force politique repose désormais sur 91 députés. Parmi eux, deux prennent régulièrement place au perchoir, en qualité de vice-président de l’Assemblée nationale, pour arbitrer les débats et présider les séances. Rien de moins.
Après la banalisation, la légitimation
L’étape d’après la banalisation, c’est la légitimation. Nous y sommes. Le Rassemblement national est légitime. Plus personne ne remet en cause sa légitimité. Le RN est un parti comme les autres. Le Pen et ses 87 acolytes sont des députés comme les autres. Banals. Légitimes. Et crédibles. Et c’est sans doute cette troisième étape, celle de la crédibilité, qui est la plus préoccupante dans la perspective de la conquête du pouvoir.
L’extrême droite a changé de visage. Le dessein politique reste le même.
Ainsi Le Pen œuvrerait-elle dans le social et l’écologie. Mieux ! Elle serait féministe. Elle s’en prévaut. Et la presse est unanime. Elle acquiesce. Valide. Le Pen est devenue une construction sociale. Un personnage fantasmé. Parce qu’on l’imagine « humaine », plus « sympathique » que son père et loin des dérapages nauséabonds des années FN. L’extrême droite a changé de visage. Le dessein politique reste le même. D’où l’absolue nécessité de déconstruire le mythe Le Pen.
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