PS : Nicolas Mayer-Rossignol, l’élément perturbateur
Le challenger d’Olivier Faure pour le second tour conteste les termes de la participation du PS à la Nupes. Il prône une « refondation » de son parti qui le replacerait en force motrice de la gauche.
Scientifique, Nicolas Mayer-Rossignol a dû s’improviser politique. Depuis quelques semaines, il joue un rôle qu’il n’a jamais connu : candidat à la tête du Parti socialiste. Depuis ce jeudi 12 janvier, il est en lice pour le second tour, face à l’actuel Premier secrétaire, Olivier Faure. Selon ses opposants, il est un peu « poussé » par le clan d’Anne Hidalgo, dont il était le porte-parole en charge des questions économiques et écologiques durant la présidentielle.
Mais cette fois, il est seul et a tenté de se créer un espace entre l’anti-Nupes, Hélène Geoffroy, et celui qui a contribué à cette alliance, Olivier Faure. Il souhaitait incarner une « troisième voie ». Une mission quasi impossible pour celui qui, méconnu du grand public, joue pour la première fois sur la scène nationale.
Car Nicolas Mayer-Rossignol est avant tout un élu local. Maire de Rouen, mandat qu’il n’hésite pas à rappeler à chacune de ses interventions, il ne correspond pas à l’image qu’on se fait d’un chef de parti. Il veut être un édile, pas un apparatchik qui cumule les sièges dans les instances de la maison. Lui qui ne s’est jamais essayé à l’art de la synthèse et aux débats internes va peut-être devoir s’y habituer.
Pour se positionner, il préfère écrire. À l’image de ce livre, La gauche après la crise, où il imagine une 6e République au Parlement renforcé. Un essai écrit avec Guillaume Bachelay, proche de Laurent Fabius. C’est d’ailleurs leur point commun : « NMR » a été conseiller spécial de celui qui n’était pas encore ministre des Affaires étrangères à la Métropole Rouen Normandie, avant d’intégrer son cabinet au Quai-d’Orsay.
La direction ne parle que de la Nupes pour éviter de faire son bilan et de questionner le PS.
Alors pour se lancer dans la bataille, rien de mieux qu’une tribune pour appeler à la « refondation » du parti. « Ce qu’on reproche, c’est que la direction ne parle que de la Nupes pour éviter de faire son bilan et de questionner le PS », affirme un membre du conseil national qui le soutient. L’alliance avec les écolos, communistes et insoumis ? Ni pour, ni contre. Tout est à renégocier.
Mais une chose est sûre : le PS doit en être la force motrice. Une position un peu moins hostile que celle de la tribune de Bernard Cazeneuve de septembre 2022 qu’il signe pourtant aux côtés d’Hélène Geoffroy. Peut-être va-t-il bénéficier d’une de ces alliances de circonstances qu’il critique pourtant ?
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