À Lille, fermeture du bar identitaire La Citadelle

Le 9 février, le préfet du Nord a demandé l’interdiction d’une soirée intitulée « Qu’ils retournent en Afrique », car « incitant directement à la haine raciale ». L’événement devait avoir lieu le 24 février et était organisé par La Citadelle, bar et QG de l’ultra-droite à Lille, en référence aux propos racistes tenus à l’Assemblée par Grégoire de Fournas (RN) en novembre.

Mardi 14 février, un arrêté municipal a finalement prononcé la fermeture du bar « avec effet immédiat ». Jusqu’à présent l’établissement se présentait comme un club privé et donc impossible à fermer au public. Or, la publicité annonçant les prochains événements de La Citadelle a été largement partagée sur les réseaux sociaux, ce qui tend à rendre le bar public.

« Les responsables du lieu ont enfreint la réglementation concernant les ERP (établissement recevant du public), et de surcroît mis en danger les personnes présentes, dans la mesure où aucune disposition de prévention des risques inhérents à un ERP n’a pu être mise en oeuvre et vérifiée par les pouvoirs publics », justifie la ville de Lille dans son communiqué de presse.

La maire Martine Aubry avait déjà réclamé à plusieurs reprises auprès de la préfecture la fermeture administrative de La Citadelle, notamment en 2018 à la suite d’une enquête d’Al Jazeera. Le documentaire en immersion avait conduit à la condamnation de trois hommes, notamment pour agression à caractère raciste. La dissolution de Génération Identitaire en 2021 n’avait pas non plus conduit à la fermeture de La Citadelle, alors que le responsable du bar en est pourtant l’un des anciens leaders dans le Nord.