Darmanin veut des étudiants sages
Les universités ont longtemps été un espace inaccessible aux forces de l’ordre. Les facs voyaient passer les mouvements sociaux au rythme des blocages, des assemblées générales et des occupations. Difficile en effet pour la police d’évacuer un bâtiment dans lequel elle ne peut pénétrer sans autorisation de la présidence de l’université qui, bien souvent, avait tendance à privilégier le dialogue social interne à la répression immédiate. Pour les lycées, surtout ceux des métropoles, une certaine tolérance s’appliquait aussi, le matraquage de mineur·es étant d’assez mauvaise presse pour tout gouvernement.
Mais avec Macron, la donne a changé. L’année 2018 a été marquée par les évacuations parfois violentes d’universités et l’humiliation collective infligée à des lycéens de Mantes-la-Jolie. La loi de programmation de la recherche (2020) prévoit jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende en cas d’occupation d’université.
Le mouvement social contre la réforme des retraites en fait aussi les frais : évacuation par la police d’une AG à Strasbourg le 19 janvier, garde à vue collective lors de la tentative d’occupation de l’EHESS le 23, université de Lille débloquée par la police, gaz lacrymogènes utilisés au lycée Racine à Paris le 7 février, blessés lors de l’évacuation d’une occupation à Rennes le 13… Les cas s’accumulent. Et la série ne semble pas près de s’interrompre : interpellé à l’Assemblée par le député Louis Boyard (LFI), Gérald Darmanin a déclaré « garantir qu’il y aurait des interpellations » dans des cas comme celui du lycée Racine.
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