L’agriculteur qui a fait condamner Bayer-Monsanto violemment agressé chez lui
Les trois agresseurs ont reproché à Paul François, un céréalier intoxiqué par un herbicide, sa dénonciation des scandales des pesticides lors de ses interventions sur les télés et radios.
Le 8 décembre 2022, le géant de l’agrochimie Bayer-Monsanto était condamné par le tribunal judiciaire de Lyon à indemniser Paul François, intoxiqué à l’herbicide Lasso en 2004, à hauteur de 11 135 euros,. Après quinze ans de procédure, cet agriculteur céréalier, qui réclamait 1,2 million d’euros, avait jugé cette décision indécente. Depuis, il milite contre les scandales liés à l’utilisation de pesticides.
Le 30 janvier, selon France 3 Nouvelle aquitaine, il a été l’objet d’une violente agression à son domicile en Charente-Maritime. Alors qu’il rentrait son véhicule, trois hommes l’ont immobilisé, lui ficelant mains et jambes. Paul François s’est retrouvé ensuite menacé, avec un couteau sous la gorge. « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé », lui ont lancé ses agresseurs, lesquels ont tenté de lui faire avaler un liquide.
Placé sous protection
Sauvé par l’éclairage automatique de son domicile et l’appel téléphonique en cours avec sa sœur, il a pu manifester sa position et appeler au secours. Pris de court, ses agresseurs l’ont rué de coups avant de s’enfuir. Les gendarmes ont été saisis de l’enquête, suivie de près par le parquet d’Angoulême. Placé sous protection de la gendarmerie, Paul François envisage de porter plainte.
Son agression gravissime paraît directement liée à ses actions et prises de position. Malgré de lourdes séquelles physiques dues à l’inhalation de vapeurs de ce pesticide toxique, Paul François n’a cessé de retracer sur de nombreux plateaux de télé et de radio son combat contre la multinationale américaine. Il a également monté l’association Phyto-Victimes, au service des victimes des produits phytosanitaires.
En 2021, Morgan Large et Inès Léraud, journalistes spécialisées dans l’agriculture et les enjeux écologiques, ont également été menacées de mort et subi des intimidations du monde de l’agroalimentaire. L’agression physique de Paul François montre qu’un nouveau degré de violence est franchi.
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