IVG : alerte « écarlate » sur les États-Unis

La déflagration du revirement de jurisprudence par la Cour suprême des États-Unis sur l’arrêt Roe-Wade – qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral depuis 1973 – n’en finit pas de faire trembler le pays. Depuis ce funeste 24 juin 2022, chaque État américain peut en effet décider de sa propre politique en matière d’IVG et nombre d’entre eux ont déjà fortement restreint les droits des femmes.

Et ça n’est pas terminé… pour le pire : en Caroline du Sud, une proposition de loi des Républicains prévoit tout simplement la peine de mort pour « meurtre » à l’encontre des femmes qui avortent. Elle mettrait fin à toutes les exceptions permettant l’IVG (viol, malformation du fœtus, risques sanitaires pour la femme enceinte). Ne demeurerait possible que le cas d’un risque de décès ou de grave danger immédiat pour la mère mais celle-ci devrait plaider sa cause en justice. La loi n’est pas votée – la Cour suprême de Caroline du Sud a récemment retoqué des textes visant à durcir la législation IVG – mais fait légitimement craindre le pire.

Et les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent car les « pro vie » s’en prennent également désormais à la mifépristone, une pilule abortive autorisée depuis 2000 par la FDA (Food and drug administration) aux États-Unis. Une plainte a été déposée au Texas, où la décision du juge fédéral Kacsmaryk, un anti-IVG notoire nommé par Trump, pourrait aboutir à une interdiction de distribution nationale.

Dans l’attente, la Maison Blanche a déjà dénoncé la pression de procureurs généraux de plusieurs États sur des enseignes de pharmacies comme Walgreens ou CVS, visant à faire cesser la distribution postale de pilules dans leur État où l’IVG est fortement restreinte ou interdite, alors que l’administration Biden permet ce type de délivrance depuis 2021.