Macron, le risque de l’embrasement
Droit dans ses bottes, le président de la République veut sa réforme. Coûte que coûte. Et prend le risque d’un embrasement social irresponsable.
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« Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie » « Ils passent en force, on utilise la force » Chez les Républicains, le spectre de la disparition Après le 49.3, la Nupes peut-elle convertir la colère en adhésion ?À l’heure de boucler ce billet, Emmanuel Macron ne s’est pas encore exprimé. Son interview télévisée, annoncée ce mercredi 22 mars à 13 heures sur TF1 et France 2, alors que la plupart des actifs du pays seront sur leur lieu de travail, ne devrait en rien amoindrir la mobilisation en cours.
Droit dans ses bottes, le président de la République veut sa réforme. Et sauf avis contraire du Conseil constitutionnel, elle sera promulguée. Coûte que coûte ! Emmanuel Macron joue avec le feu. Au cours de son mandat précédent, il a renoncé à deux de ses engagements.
Le premier, c’était l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont il avait promis la construction au cours de sa campagne présidentielle. Il faudra attendre une large mobilisation locale – à résonance nationale –, 28 blessés parmi les gendarmes et une trentaine du côté des opposants zadistes pour qu’Emmanuel Macron abandonne un projet vieux de plusieurs décennies.
Autre promesse, autre renoncement. La taxe carbone. La hausse de l’écotaxe faisait partie du programme du candidat Macron en 2017. La mobilisation des gilets jaunes, après la séquence des heurts et dégradations de l’Arc de triomphe – dont les images feront le tour du monde – conduiront l’hôte de l’Élysée à renoncer. Quel message envoie-t-il ? Que seules les violences finissent par payer et avoir raison du jusqu’au-boutisme présidentiel.
Le président veut croire que le mouvement social va s’essouffler.
Aujourd’hui, en s’obstinant avec sa (contre-)réforme, Emmanuel Macron prend le risque d’un embrasement social. Alors que les syndicats, toujours unis, ont fait la démonstration par le nombre, que les Français étaient très majoritairement opposés au report de deux ans de l’âge de départ à la retraite, le président veut croire que le mouvement social va s’essouffler.
Jusqu’à finir aux oubliettes de l’histoire. Pour mieux passer à la suite : projet de loi « asile et immigration » ; projets de loi sur l’école, le travail, la fin de vie, etc. Comme si le dialogue social pouvait reprendre avec les syndicats, comme ça, l’air de rien. Comme si la Macronie avait une majorité pour gouverner alors qu’a neuf voix près, son gouvernement tombait.
C’est vite oublier la détermination des syndicats et des manifestations, qui dépassent désormais le seul cadre de l’intersyndicale. Les images de ces derniers jours font craindre de nouvelles violences. Jusqu’où ? Le président en prend seul la responsabilité.
Selon un conseiller de l’Élysée, cité par L’Opinion, seuls « le pays à l’arrêt, une grève générale reconductible, Paris en feu ou un mort dans une manifestation » pourraient décider Macron à renoncer à la réforme des retraites. C’est grave. Et irresponsable.
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