Pêche : un pyromane à la Mer
Le 31 mars vers 6 heures, un incendie s’est déclaré dans les combles du bâtiment le plus emblématique de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Brest. Les 35 pompiers et marins-pompiers ont eu du mal à éteindre les flammes attisées par un vent violent. Le bilan matériel est lourd. Les combles sont « complètement détruits » et le deuxième étage est « très gravement endommagé » selon la préfecture.
La veille, des pêcheurs en colère avaient manifesté sur le port brestois. Ils avaient brûlé des palettes et des pneus devant l’OFB. Et tiré des fusées de détresse sur ses bureaux : 300 (!) avaient été retrouvées de part et d’autre du bâtiment après ce coup de sang, selon le directeur du site cité par Le Télégramme. L’incendie serait-il lié à cette manifestation ? Pour la préfecture, c’est l’hypothèse la plus probable. Des braises et des cendres auraient pu couver et déclencher l’incendie.
Pour Claire Nouvian, de l’association Bloom, ce n’est pas le vent qui a attisé la colère des pêcheurs, mais bel et bien le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville. Elle l’accuse d’« avoir vociféré pendant près de trois semaines des mensonges pyromanes et apocalyptiques », faisant croire faussement que le « plan d’action pour l’océan » de la Commission européenne, sorti le 21 février, « condamnerait la pêche artisanale française et l’amènerait à disparaître, pas dans dix ans, demain ».
Or ce« plan » supposé interdire immédiatement des méthodes de pêche destructrices dans les aires marines protégées n’est pas une proposition législative contraignante.
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