Islamophobie ? Présente !

Les 26 avril et 11 mai derniers, des centaines d’établissements scolaires de la Haute-Garonne et de l’Hérault ont reçu une drôle de missive. La demande ? Un recensement du taux d’absentéisme pendant le ramadan et particulièrement le 21 avril, jour de l’Aïd-el-Fitr. À Toulouse, le mail a été envoyé par deux policiers du service « sécurité-école ». On peut y lire que la demande émane des services de renseignements territoriaux. À Montpellier, c’est un cadre départemental de l’Éducation nationale qui s’est chargé d’envoyer le courriel.

Dimanche, le ministère de l’Intérieur a confirmé ce que La Dépêche du Midi, qui a révélé l’affaire, soupçonnait. La demande vient bien de la Place Beauvau, mais il n’y aurait pas lieu de s’inquiéter : le fichage n’est pas nominatif. Normal, c’est interdit. Mais un recensement nécessite l’approbation du Conseil national de l’information statistique ou de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Or rien ne dit que ces organismes ont été contactés.

Est-ce pour cela qu’après l’envoi des mails, les rectorats se sont rétractés ? Les enseignants des écoles ciblées, principalement classées en zones d’éducation prioritaire, se sont insurgés en rappelant que cette enquête de recensement est la première portant sur une fête religieuse et, surtout, en l’associant à une problématique sécuritaire. Alors que SOS Racisme demande une enquête au plus vite, la Ligue des droits de l’homme pense porter plainte pour entrave à la liberté de culte.