L’État, c’est lui (l’éducation aussi)

Politis  • 29 août 2023
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L’État, c’est lui (l’éducation aussi)
Gabriel Attal, ministre de l'Éducation, au JT de TF1, le 27 août 2023.
© DR

« Est-ce que vous pensez comme le président de la République ? » demande Anne-Claire Coudray à Gabriel Attal, au journal télévisé de TF1, dimanche 27 août. Le nouveau ministre de l’Éducation sourit. Si la question concernait la réduction des vacances scolaires voulue par Emmanuel Macron, elle pourrait s’appliquer à tous les sujets de la Rue de Grenelle. Et se retourner de la manière suivante sur
le jeune fidèle du chef de l’État : peut-il penser autrement ? Deux jours plus tôt, dans Le Point, le locataire de l’Élysée affirmait très clairement : « Compte tenu des enjeux, l’éducation fait partie du domaine réservé du président. » À lui, et à lui seul, de fixer le cap.

Tout en tirant à boulets rouges sur des cibles éculées depuis longtemps : le « pédagogisme » dont feraient preuve les professeurs – qui apprécieront –, responsables, selon lui, de la « perte de repères » d’une, voire de « plusieurs générations », et les professeurs d’histoire et d’instruction civique, dont il faut « renforcer la formation ». D’ailleurs, Macron a, en toute modestie, un ordre à leur donner : « L’histoire doit être enseignée chronologiquement. » C’est déjà le cas, et ça l’a toujours été, lui répond, dans Libération, Philippe Prudent, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie. À Attal, donc, les obsessions du président. Dont l’abaya, désormais interdite dans les établissements scolaires, sans que l’on comprenne bien comment une telle décision est possible, d’abord sur le plan constitutionnel.

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