Darmanin, extrémiste de l’Intérieur
Le ministre qui trouvait Marine Le Pen « un peu molle » entend bien montrer en toutes circonstances que lui est un dur, « un chef » comme il se qualifie dans un long entretien avec les lecteurs du Parisien (8 octobre). Et d’abord à l’occasion de l’examen du énième projet de loi sur l’immigration que le Sénat, en premier, examinera à partir du 6 novembre. « Nous allons doubler les places dans les centres de rétention administrative pour passer de près de 1 500 à 3 000 dans onze villes de France », annonce Gérald Darmanin.
Rappelons que ces lieux d’enfermement ne sont guère respectueux des droits humains, comme nous avons pu le constater dans de nombreux reportages. Fier de revendiquer « une grande fermeté sans précédent », il déclare être « favorable à la proposition faite par les LR de supprimer l’aide médicale d’État et de la transformer en aide médicale d’urgence ». Et rallie donc, « à titre personnel », précise-t-il, une marotte de la vieille droite encore rejetée majoritairement par les parlementaires macronistes.
Trois jours plus tôt, devant les députés de la commission d’enquête sur les groupuscules violents, notre extrémiste de l’Intérieur affirmait que « les biens sont aussi importants que les personnes » pour justifier d’avoir envoyé des gendarmes défendre les bassines de Sainte-Soline. Mesure-t-on bien les implications de ce changement de paradigme moral ? Car établir un trait d’égalité entre les choses et les hommes conduit à faire peu de cas de la dignité et de la vie humaines.
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