Le régime iranien, noyau du bellicisme et du terrorisme
TRIBUNE. Pour Hamid Enayat, opposant au pouvoir théocratique iranien, Téhéran exploite le conflit israélo-palestinien, appliquant ainsi une stratégie habituelle qui consiste à recourir à des conflits extérieurs pour masquer sa répression interne.
Chaque individu et mouvement désireux de paix au Moyen-Orient devrait concentrer ses efforts sur l’épicentre du terrorisme et de l’agressivité : la dictature religieuse en Iran. En parallèle, il est essentiel de guérir les anciennes blessures de la Palestine et d’offrir un soutien sans faille aux désirs légitimes des peuples palestinien et israélien pour la création de deux États souverains. Il est clair qu’une solution militaire ne résoudra pas le problème palestinien. Les accords d’Oslo, issus de la résolution 242 de l’ONU et ratifiés par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, restent une alternative plausible. Le président Mahmoud Abbas et le Fatah reconnaissent et œuvrent vers ces accords.
La théocratie iranienne, coincée entre traditions médiévales et modernité, a constamment eu recours à des conflits extérieurs et au terrorisme pour masquer sa répression interne. Il a dès le début annoncé que la route vers Jérusalem passait par Karbala en Irak, donnant naissance au Hamas, au Jihad islamique en Palestine et au Hezbollah au Liban. Le Hamas est, en fait, le prolongement du bras terroriste et bellicisme du régime iranien, tandis que les Gardiens de la Révolution sont déployés contre leur propre peuple.
Le Hamas est, en fait, le prolongement du bras terroriste et bellicisme du régime iranien.
Les colonies israéliennes ont effectivement nourri l’approche agressive de Téhéran. L’affaiblissement du Fatah et du président Abbas a créé un terrain propice à la confrontation. Khamenei (le Guide de la révolution islamique iranienne depuis 1989, N.D.L.R.) a souvent dit que si le terrorisme à l’étranger s’arrêtait, il devrait faire face à une rébellion interne. Profitant de la passivité de l’Europe et des États-Unis, Khamenei s’est engagé dans cette nouvelle crise, espérant échapper à sa chute inévitable et déplacer le conflit entre le peuple et le régime rétrograde vers la Palestine et Israël, le présentant comme une lutte entre musulmans et juifs.
L’exploitation de la cause palestinienne est une stratégie familière à la théocratie iranienne. Pourtant, le coût est payé par les civils de Gaza. Le leader suprême avait déjà averti des conséquences pour ceux qui normaliseraient leurs relations avec Israël.
Durant ses 43 années d’existence, pas un instant le régime de Téhéran n’a cessé d’être impliqué dans la guerre, le terrorisme ou à l’origine d’innombrables victimes. La guerre Iran Irak, avec plus d’un million de morts et 2 millions de blessés du seul côté iranien, le massacre de la population en Syrie, la mainmise sur l’Irak – avec son lot de voitures piégées, de milices meurtrières et de pillage en règle du pays et son cortège de centaines de milliers d’Irakiens déplacés –, sans oublier la guerre au Yémen, sont autant de preuves du bellicisme de la théocratie iranienne. En septembre 2023, le chef des médias étrangers en Iran a déclaré lors d’une interview télévisée que, pendant la guerre Iran Irak, « le 17 avril 1980, soudain l’Imam (Khomeiny) a déclaré ‘Ô peuple d’Irak, levez-vous, renversez Saddam ! Ô armée irakienne, allez faire un coup d’État contre Saddam !’ C’était cinq mois avant le déclenchement de la guerre. »
Un religieux du nom d’Issa Tabatabai, considéré comme le représentant de Khamenei au Liban, a révélé dans une interview à l’agence officielle IRNA, le 23 septembre, que Khomeiny lui avait personnellement ordonné de faire exploser la caserne des Marines américains à Beyrouth (en octobre 1983). La politique de terrorisme et d’agressivité n’a pas cessé après Khomeiny, avec des attaques allant de l’Arabie saoudite à l’Argentine.
Face à une résistance croissante, le régime iranien est sur la défensive, mais l’élan pour mettre fin à cette dictature est déjà en marche dans l’histoire.
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