Contre la confusion, soutenez Politis
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dans l’hebdo N° 1784 Acheter ce numéro
Nous nageons dans une grande confusion. Un abîme d’ambiguïtés, de petites phrases tordues, de mots vidés de leur sens, de discours manipulateurs qui veulent faire entrer tout et son contraire dans nos cerveaux, parfois rendus disponibles par des années d’usure. Certains jours, comme ces jours-ci, nous nous enfonçons un peu plus profondément. Dans ce moment où nos responsables politiques – occupés à voter des lois abjectes sur l’immigration, dictées par la peur de l’étranger et la négation de son égale dignité – invitent à manifester contre « les porteurs de haine ». En pointant du doigt – à juste titre – l’islamisme, mais sans citer l’extrême droite, pourtant principal vecteur de diffusion de l’antisémitisme. Sans utiliser une seule fois, dans leur appel à marcher contre l’antisémitisme, le terme de racisme.
Ce moment où le RN s’érige en protecteur des juifs de France, se targuant d’être un modèle de lutte contre l’antisémitisme. Où Marine Le Pen serait « devenue éligible, fréquentable pour les juifs », selon le journal allemand Der Spiegel. Quand au même moment Jordan Bardella, président du RN, parti cofondé par d’anciens collaborationnistes et autres nostalgiques du IIIe Reich, ose affirmer que Jean-Marie Le Pen, multicondamné pour antisémitisme et contestation de crime contre l’humanité, n’était pas antisémite.
Le confusionnisme, c’est aussi Édouard Philippe qui affirme que la présence de Marine Le Pen à la marche dimanche dernier ne lui pose « aucun problème » ou l’ancien ministre Pierre Moscovici qui déclare que « Marine Le Pen n’est pas antisémite ». Quand la présence de l’extrême droite n’est pas seulement subie ou tolérée, mais acceptée. Mais que peut-on espérer quand, depuis des années, d’éminents responsables du parti macroniste distribuent des brevets de légitimation, affirment que Marine Le Pen est « trop molle », saluent son comportement « républicain » ou laissent enfler des débats dangereux sur un prétendu « islamogauchisme », devenu plus grand péril de la Nation ?
Dans ce maelstrom, nous avons besoin de boussoles. De principes énoncés avec clarté. D’analyses rigoureuses. D’informations fiables.
C’est sur tous les fronts que ce confusionnisme prospère. Des militants écologistes rebaptisés « écoterroristes » au « pognon de dingue » capté par les allocataires des minima sociaux, les pyromanes de salon brouillent tous les repères, pour d’obscures manœuvres tacticiennes. Tout se vaut, puisque plus rien n’a de sens. Le macronisme nous noie. Dans ce maelstrom, nous avons besoin de boussoles. De principes énoncés avec clarté. D’analyses rigoureuses. D’informations fiables. De briques solides sur lesquelles construire un autre récit audible. Nous avons besoin de médias qui portent une voix indépendante, claire et intelligible. Comme d’autres, l’équipe de Politis veut y prendre sa part. Pour avoir les moyens de continuer notre travail, nous lançons cette semaine notre campagne de dons annuelle. Votre aide sera décisive. Merci pour votre fidélité.
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