Droits de l’enfant : l’oubli des mineurs non accompagnés
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre, Élisabeth Borne a dévoilé à l’issue d’un comité interministériel un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants pour la période 2023-2027. Décliné en 22 mesures, il prévoit notamment les recrutements d’agents dans les différents dispositifs d’urgence et d’accompagnement (les lignes téléphoniques dédiées et l’office chargé des violences faites aux mineurs, créé cet été) ainsi qu’un renforcement de l’action de l’État pour les enfants protégés et vulnérables. Au chapitre prévention et sensibilisation, des plans de formation sont annoncés dans chaque ministère pour plus de deux millions de professionnels qui travaillent auprès d’enfants, et de nouveaux programmes d’éducation à la vie sexuelle seront déployés dans les écoles à la rentrée prochaine.
Au programme également : une campagne de communication annuelle sur les violences, la poursuite du déploiement des unités d’accueil pédiatrique pour l’enfance en danger (UAPED), et des augmentations budgétaires pour l’accompagnement de la santé des enfants protégés en situation de handicap et leur scolarisation. Mais rien pour les 25 000 mineurs non accompagnés présents sur le territoire. Ce sont pourtant des enfants et des adolescents à protéger. Ils ont immigré sans leurs parents et n’ont aucun représentant légal, or l’État contribue peu à leur accueil et scolarisation. Le 10 novembre, Mme Borne a promis royalement 100 millions aux départements, à qui revient cette charge, pour un coût estimé entre 1,5 et 2 milliards par an.
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