Nos forêts dépérissent
La mortalité des arbres a augmenté de 80 % en l’espace de dix ans. L’affirmation surprendra peut-être. Elle est pourtant sérieuse et résulte des constatations de l’Institut géographique national (IGN), qui dresse un inventaire forestier national (IFN) et rédige des informations sur les anomalies de croissance des arbres issues d’un travail de son Laboratoire de l’inventaire forestier. D’une mortalité constatée de 7,4 millions de mètres cubes par an (Mm3/an) entre 2005 et 2013, on est passé à 13,1 mm3/an entre 2013 et 2021, note l’IFN. Certains seront tentés de minimiser cette hausse de 80 % puisque « ce flux annuel de la mortalité équivaut à 0,5 % du volume de bois vivant ». Ce serait une double erreur.
D’abord parce que les crises sanitaires forestières, les sécheresses ou la prolifération de bioagresseurs comme les scolytes, en cause dans cette surmortalité des arbres, sont « des conséquences du changement climatique », également responsable d’un ralentissement global de la croissance des arbres de 4 %. Et aussi parce que « la surface forestière touchée actuellement par le dépérissement est équivalente au cumul des surfaces touchées par les incendies de ces trente-cinq dernières années ». Résultat : malgré un fort accroissement de notre surface forestière sur cinq décennies, l’IFN alerte sur un ralentissement du puits de carbone des forêts françaises d’un tiers sur une décennie. Pour faire face à des évolutions aussi critiques, il conviendrait – a minima – d’augmenter les effectifs de l’Office national des forêts. Ceux-ci ont fondu de 32 % en vingt ans.
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