Nupes : « L’union maintenant, jusqu’à la victoire ! »
TRIBUNE. Un texte signé par 11 député·es dénonce les divisions à gauche et appelle à une unité aux prochaines échéances électorales, « pour demeurer fidèles à la promesse de juin 2022 et à l’espoir qu’elle a suscité dans le pays ».
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En cas de dissolution, une Nupes bis ou chacun pour soi ? Unie face à la loi immigration, la gauche rêve de recoller les morceauxEn plein démarrage, la Nupes, dont nous voulions faire une un outil politique durable, a été mise en panne sèche.
Du vote des uns au moratoire des autres, les rares cadres communs d’échange et de dialogue ont été mis en sommeil, sans date de fin ni proposition alternative.
Pourquoi avoir renoncé à une formule gagnante ? La coalition et son programme de rupture de 640 mesures, était en effet arrivée en tête du premier tour des élections législatives tout comme les candidats porteurs des valeurs de solidarité et d’émancipation dans les territoires dits d’outre-mer. Pourtant le gouvernement avance à coup de 49.3, faute de majorité parlementaire. Pourtant l’extrême droite est sondée à très haut niveau et des milices de nazillons ont l’audace d’attaquer les habitants des cités populaires. Pourtant les droites, tentent de former contre la gauche un « arc républicain » englobant l’extrême droite, à force de légitimation et de bons points médiatiques donnés au Rassemblement national. Aucun d’entre nous ne sera épargné par cette offensive, commencée à l’encontre des insoumis comme parfois des écologistes, à grand renfort d’une campagne médiatique d’envergure.
Pourtant la France hexagonale et les Outre-mer plus encore, s’enfoncent dans la quart mondisation, c’est-à-dire le chômage de masse, la pauvreté, la faim le délabrement général des services publics. Pourtant la France est disqualifiée en Europe et dans le monde par la gestion aventureuse de ses relations internationales. On l’a encore vu au Proche Orient quand il aura fallu attendre 32 jours de bombardements sur Gaza pour entendre le président Macron parler de cessez-le-feu !
Partant de là se pose une question simple : la gauche doit-elle revenir au chacun pour soi, au tous contre tous ?
La division et les polémiques démoralisent et bouchent l’horizon. Il faut repartir de l’avant.
Après le refus de l’union aux élections sénatoriales et aux élections européennes, avant les blocages prévisibles et traditionnels aux élections municipales, doit-on se résigner à entrer dans l’élection présidentielle dans le chaos, ou en faisant le pari fou et incertain d’une réconciliation bricolée et hasardeuse, tant sur le fond que sur sa capacité à mobiliser ?
Nous croyons au contraire que nos chances de convaincre en 2027 reposent sur un travail sérieux en profondeur et constant. La division et les polémiques démoralisent et bouchent l’horizon. Il faut repartir de l’avant pour élargir ce qui a fait ses preuves en 2022. Nous devons continuer le combat pour le programme partagé signé par chacun en 2022. Il faut œuvrer à présenter des candidatures communes dès le premier tour à toutes les élections nationales et locales, il est indispensable de reconstituer un parlement de l’union et réunir les militants à la base pour mener des actions communes sur tous les fronts, où il y a tant besoin de se mobiliser et d’aider ceux qui luttent.
Il est urgent d’aller en commun convaincre les gens de s’inscrire sur les listes électorales, urgent de leur faire connaître le programme qui peut changer leur vie, urgent de faire reculer l’abstention populaire, cette assurance vie du système. Nous avons besoin de nouveau d’une union populaire sur le devant de la scène, luttant pour conquérir la majorité, faisant de notre pratique unitaire le ferment de l’unité elle-même. Nous y appelons. Assez de postures pour mener la lutte des places. Union maintenant et de luttes communes en candidatures communes jusqu’à la victoire, pour demeurer fidèles à la promesse de juin 2022 et à l’espoir qu’elle a suscité dans le pays.
Nous appelons nos collègues qui se reconnaissent dans cet objectif à rompre avec les logiques de division et à poursuivre le dialogue dans de brefs délais pour avancer dans ce sens. C’est notre responsabilité singulière, à nous qui avons été élus grâce à l’espoir suscité par l’union et, pour beaucoup, sur la base de son programme de rupture.
Signataires
- Karine Lebon, députée de La Réunion, groupe GDR-Nupes
- Benjamin Lucas, député des Yvelines, groupe Écologiste-Nupes
- Frédéric Maillot, député de La Réunion, groupe GDR-Nupes
- Jean-Philippe Nilor, député de la Martinique, groupe La France insoumise-Nupes
- Francesca Pasquini, députée des Hauts de Seine, groupe Écologiste-Nupes
- Jean-Hugues Ratenon, député de la Réunion, groupe La France Insoumise-Nupes
- Davy Rimane, député de la Guyane, groupe GDR-Nupes
- Sophie Taillé-Polian, députée du Val-de-Marne, groupe Écologiste-Nupes
- Aurélien Taché, député du Val d’Oise, groupe Écologiste-Nupes
- Aurélie Trouvé, députée de Seine-Saint-Denis, groupe La France insoumise-Nupes
- Paul Vannier, député du Val-d’Oise, groupe La France insoumise-Nupes
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
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