Universités : l’indifférence à l’extrême droite ouvre la voie au pire

Le 6 décembre, durant les élections de l’université de Bordeaux, la Cocarde étudiante, mouvement ouvertement extrémiste et xénophobe, a agressé une étudiante qui militait pour la liste portée par Inter’Assos Atena, soutenue par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). Le fait n’a rien d’un cas isolé, selon cette dernière : les agressions, le harcèlement ou les insultes sont devenues monnaie courante de la part d’organisations adeptes de méthodes violentes. L’indifférence à ces agissements profite à la Cocarde, dont plusieurs anciens et actuels militants gravitent autour du Rassemblement national. Ce « syndicat universitaire » (guillemets de rigueur), qui prône la priorité nationale dans l’accès aux bourses et logements étudiants, « marque des points », se félicitait Valeurs actuelles début décembre.

Fondée en 2015, la Cocarde venait de gagner son premier siège à l’université de Haute-Alsace après être entrée, fin octobre, au conseil d’administration de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Elle « peut désormais compter sur 17 étudiants élus, contre seulement 5 l’année passée », comptabilise le journal d’extrême droite. Si ce nombre reste faible au regard des centaines d’élus étudiants au niveau national, la progression ne peut être banalisée quand elle résulte, comme à l’UTBM, d’un sursaut de participation à 21 %, contre 8 % auparavant. À l’université comme aux élections politiques, s’abstenir peut faire élire des candidats graves.