JO 2024 : des « ventilateurs d’air pur » très contestables

Une douche d’air pur. C’est ce que pourront prendre les athlètes qui séjourneront dans le village olympique grâce à un système qualifié de « révolutionnaire ». Cinq appareils « uniques au monde » ressemblant à de gros champignons métalliques vont être « mis en service pour la première fois » sur la place centrale de cette cité (encore en chantier) où seront logés les sportifs et leur staff. « Ce sont des ventilateurs d’air pur, des aspirateurs à particules », résume fièrement Matthieu Gobbi, fondateur d’Aérophile, en présentant ses machines à un journaliste de BFMTV. L’air entre dans les ouvertures du chapeau en forme de soucoupe où des « appareils électriques vont [le] débarrasser des particules fines », puis « un ventilateur extracteur propulse l’air vers le bas », explique-t-il avant de promettre
« une baisse significative de la pollution sur l’ensemble de la place ». « Quand il n’y a pas de vent… »

Situé au nord de Paris, le village olympique se trouve dans une zone particulièrement polluée entre l’A1, l’A86 et le périphérique. Si cet équipement demeurera après les JO et pourrait être répliqué dans d’autres villes, cette « innovation » est toutefois très contestable. Quelle surface va-t-on traiter avec ça ? Pour quelle consommation d’énergie ? Ne serait-il pas plus rentable à tout point de vue de s’attaquer aux sources de la pollution ? Pendant ce temps, les écoles attendent encore les purificateurs d’air, pourtant promis en 2022, dont on connaît l’efficacité, et dont le coût serait vite amorti par un moindre nombre de petits malades.