Brésil : Bolsonaro accablé
Les éléments à charge contre l’ancien président d’extrême droite sont désormais tellement accusateurs que la prison semble inévitable. Au point que les réseaux sociaux brésiliens en sont à faire des hypothèses sur le jour où interviendra l’incarcération. Depuis des semaines, les auditions judiciaires de responsables militaires et ex-ministres se signalaient par leur longueur, laissant entendre qu’ils se mettaient à table, décidés à ne plus couvrir Jair Bolsonaro dans l’affaire la plus grave le concernant : son implication dans la tentative de coup d’État du 8 janvier 2023, visant à renverser Lula, fraîchement investi à la tête de l’État.
En particulier, les confessions des chefs d’état-major de l’armée de terre et de l’air de l’époque, rendues publiques en fin de semaine dernière, s’annoncent décisives. Ils affirment avoir subi des pressions pour soutenir un projet de putsch directement porté par Bolsonaro et procéder à diverses arrestations, dont celle du président de la Cour suprême, Alexandre de Moraes. Aucun témoignage n’accusait jusqu’alors aussi précisément l’ex-président. Par leur refus, ces deux hauts gradés semblent avoir freiné le projet, alors qu’une partie de l’état-major aurait été disposée à mettre des troupes à son service.
En juin 2023, Bolsonaro a été condamné pour abus de pouvoir et déclaré inéligible jusqu’en 2030 : en juillet 2022, alors qu’il était encore président et craignait d’être battu, il avait accusé le système électoral brésilien de fraude devant un aréopage d’ambassadeurs étrangers estomaqués. Son implication personnelle dans ce projet de putsch pourrait lui valoir 23 ans de prison.
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