Des collaborateurs du groupe Écologiste demandent une sanction contre Julien Bayou
Dans une lettre ouverte adressée au groupe Écologiste de l’Assemblée nationale, 21 collaboratrices et collaborateurs parlementaires ne se satisfont pas de la mise en retrait du député visée par une plainte d’Anaïs Leleux, militante féministe et ex-compagne.
Nous avons choisi de travailler pour le groupe Écologiste à l’Assemblée nationale parce que nous défendons les valeurs de l’écologie politique, de la gauche et aussi celle du féminisme. La présence en son sein de Julien Bayou, à l’encontre duquel a été déposée une plainte pour harcèlement moral et abus frauduleux de l’état de faiblesse par Anaïs Leleux, et contre qui plusieurs femmes ont témoigné par voie de presse, est contraire à ces valeurs.
Le groupe ne peut dénoncer un système d’oppression fondé sur la silenciation permanente des femmes victimes de violences s’il reproduit exactement les mêmes schémas. Pas plus qu’il ne peut décider de s’en remettre uniquement à la justice lorsqu’on connaît son incapacité structurelle à condamner les violences faites aux femmes comme le démontre le fait que seulement 1 % des viols sont condamnés chaque année.
La mise en retrait ne dédouane pas le groupe de prendre une décision politique.
Par ailleurs, en tant que salarié·es, nous éprouvons un profond malaise à travailler et côtoyer chaque jour sur notre lieu de travail un homme mis en cause pour des violences sexistes et sexuelles par plusieurs femmes. À cet égard, l’article L. 4121-1 du code du travail rappelle que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salarié·es.
Julien Bayou a décidé de sa propre mise en retrait pour assurer sa stratégie de défense jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Ceci ne constitue en aucun cas une sanction, elle ne dédouane pas le groupe de prendre une décision politique.
Aussi, nous appelons le groupe Écologiste à prendre une mesure d’exclusion du groupe à l’encontre de Julien Bayou.
À date, le silence du groupe Écologiste n’offre pas le cadre nécessaire pour que nous, signataires de ce courrier, puissions porter publiquement notre voix. Par peur des pressions, des représailles et de l’impact que cela peut avoir sur notre capacité à exercer sereinement notre travail, nous choisissons l’anonymat.
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
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