Forces de l’ordre : entre devoirs et dérives

Politis  • 4 mars 2024
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Forces de l’ordre : entre devoirs et dérives
Les élèves-officiers de la Police nationale participent à la cérémonie finale de remise des diplômes à l'École supérieure de police nationale (ENSP) de Cannes-Écluse, le 28 février 2024.
© Ludovic MARIN / AFP

Les forces de l’ordre ont-elles des réponses ambivalentes quant à la nécessité de s’écarter de la loi ou d’utiliser la force au-delà des limites tolérées ? Certains agents semblent le considérer comme acceptable pour garantir l’efficacité de leurs actions. Cette observation, troublante, est soulignée par une étude inédite publiée par le Défenseur des Droits le 27 février.

Dans ce rapport, la majorité des 1 600 policiers et gendarmes ayant répondu considèrent qu’un « coup non justifié » est grave, et la plupart réprouvent l’usage de la force pour obtenir des aveux. Cependant, une proportion importante estime que la priorité est de mener à bien leurs missions, même au détriment du respect de la loi (51,8 %). Près de six sur dix pensent même qu’un usage excessif de la force est parfois acceptable. En fin de semaine, un rapporteur de l’ONU a demandé une enquête et des sanctions sur la gestion de la ZAD de l’A69 par les forces de l’ordre.

Sur le même sujet : ZAD de l’A69 : l’ONU dénonce la répression

Les agents dénoncent enfin un manque de formation au sein de leurs rangs, avec seulement un sur cinq affirmant connaître « bien » ou « parfaitement » la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Bien que la quasi-totalité ait entendu parler du code de déontologie, 45,7 % estiment ne pas être suffisamment formés à ses règles. De plus, près de 40 % des professionnels remettent en question l’efficacité des 47 millions de contrôles d’identité annuels pour assurer la sécurité territoriale. En octobre 2023, le Conseil d’État reconnaissait l’existence de contrôles au faciès.

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