L’Union européenne offre 200 millions d’euros à l’Égypte pour retenir les migrants
En déplacement en Égypte ce dimanche 17 mars, Ursula Von Der Leyen, flanquée de plusieurs dirigeants européens, dont l’extrême droitière Giorgia Meloni, a signé un partenariat stratégique avec Abdel Fattah al-Sissi d’un montant de 7,4 milliards d’euros. Un montant particulièrement juteux, au sein duquel 200 millions seront directement dédiés aux questions migratoires. En échange de cette somme, l’Égypte s’engage à retenir les quelques 9 millions de réfugiés présents sur son territoire. Après la Turquie, et plus récemment la Tunisie et la Mauritanie, cet accord avec Le Caire s’inscrit dans la continuité d’une politique européenne qui s’intensifie depuis plusieurs années : confier la gestion des flux migratoires à des pays tiers.
Le timing de ce mécanisme d’externalisation avec l’Égypte n’est pas anodin. L’Union européenne craint une arrivée massive de réfugiés palestiniens, en proie aux massacres perpétrés par Tsahal à Gaza. Cet accord avec le régime autoritaire du Caire affiche la couleur de la politique migratoire qui risque d’être menée par l’Europe dorénavant. En réaction, le député européen écologiste Mounir Satouri a déclaré dans Le Monde que « l’Union européenne est en train de se transformer en banque mondiale des dictateurs ». De son côté, l’ONG Human Rights Watch ne dit pas autre chose, en se moquant ouvertement de l’UE : « Dictateurs du monde, qu’attendez-vous ? Des milliards d’euros pourraient être à vous ! Téléphonez aujourd’hui ! L’Union attend votre appel ! »
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