Macron, saboteur en chef
Le président de la République peut gloser sur le réarmement du pays, avec la complicité de certains médias qui répètent ses fadaises. La réalité est un tout petit peu différente.
dans l’hebdo N° 1803 Acheter ce numéro
« Imaginez que la pollution de l’air cause chaque année 50 000 décès, parfois des enfants. […] J’annonce que, si les Français me font confiance à nouveau, nous lancerons immédiatement un effort massif de purification de l’air, dans nos écoles, nos hôpitaux, et dans tous nos bâtiments publics. » Voilà ce que déclarait Emmanuel Macron sous le soleil de Marseille, le 16 avril 2022.
Deux ans plus tard, que sont devenues ces annonces ? Bien avant l’épidémie de covid-19, de nombreuses « jeunes pousses » consacrées à ce sujet avaient été créées par des élèves d’écoles d’ingénieurs. S’ils avaient existé, les « Air Pur Macron » auraient créé une nouvelle filière, ils auraient rassuré enfants, parents, personnes âgées, malades et personnels. Ils auraient grandement réduit les dépenses de santé. Etc. Quel invraisemblable gâchis !
Partout, c’est la commande publique, la recherche publique, les subventions publiques qui guident l’innovation.
Partout, c’est la commande publique, la recherche publique, les subventions publiques qui guident l’innovation, les créations d’emplois privés bien rémunérés. C’est ce que nous avons si bien su faire avec le TGV, le nucléaire, le bâtiment et les travaux « publics », etc. Mais, pour que ça marche, comme c’est le cas aux États-Unis et bien plus encore en Chine, il faut réserver ces fonds aux entreprises nationales.
Aucun pays au monde ne pratique un absurde libre-échange tel celui de la France dans l’Union européenne, et de l’UE vis-à-vis du reste du monde. Nous sommes l’un des pays où l’utilisation de la force de travail coûte le plus aux entreprises. Nous avons longtemps compensé ce surcoût par une productivité élevée. Mais c’est finito : la productivité moyenne baisse en France, quand elle augmente très fortement ailleurs, notamment en Asie.
Notre premier avantage absolu dans la compétition mondiale, c’étaient nos services publics et la qualification de notre main-d’œuvre. Désormais, nos ponts s’effondrent, les municipalités ne sont plus capables d’entretenir correctement les routes, nombre d’élèves ne savent pas lire, et demain ce sera au tour des enseignants de craquer.
En 2027, Emmanuel Macron va laisser un pays surendetté, où de plus en plus de gens ne mangent pas à leur faim…
« La France ne pourra jamais rivaliser avec les pays à bas salaires du Vieux Continent » : dans cet article publié le 4 janvier, la journaliste du Monde Elsa Conesa explique que, pour implanter sa première usine en Europe, le constructeur chinois de voitures électriques BYD (« Build Your Dreams », créez vos rêves) a choisi la Hongrie, au détriment de la France. Ah ! la belle et douce Hongrie, membre de l’UE, où les machines sont les mêmes que chez nous, où les écoliers sont probablement meilleurs et où – oups ! – les salaires sont le tiers des nôtres.
En 2027, Emmanuel Macron va laisser un pays surendetté, où de plus en plus de gens ne mangent pas à leur faim, où les plafonds des écoles fuient, et où on meurt sur un brancard dans les endroits où il y a encore un hôpital public. Le président de la République peut gloser sur le réarmement du pays, avec la complicité de tous les journalistes qui répètent ses fadaises. La réalité est un tout petit peu différente.
Chaque semaine, nous donnons la parole à des économistes hétérodoxes dont nous partageons les constats… et les combats. Parce que, croyez-le ou non, d’autres politiques économiques sont possibles.
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