L’information selon Giorgia Meloni
À la tête du gouvernement italien depuis dix-huit mois, Giorgia Meloni poursuit la mise en œuvre de son programme. Lassées de l’interventionnisme du pouvoir sur le service public de l’information, les organisations représentatives des journalistes de la RAI ont déposé un préavis de grève de cinq jours. « Nous sommes face à un système omniprésent de contrôle qui viole les principes du travail journalistique. […] Les dirigeants nommés par le gouvernement interviennent en bloquant des invités », ont-elles fait savoir dans un communiqué lu en fin de journal télévisé, dimanche midi, sur les trois chaînes de la RAI. L’annulation pour « raisons éditoriales » d’une invitation de l’écrivain Antonio Scurati aura été le catalyseur de cette fronde.
Auteur d’une trilogie qui retrace l’ascension de Benito Mussolini et l’installation du fascisme en Italie, ainsi que d’un ouvrage sur la continuité entre le fascisme historique et le populisme contemporain, il devait lire un texte sur le 25 avril 1945, jour de la Libération italienne. Autre sujet : sans remettre frontalement en cause la loi sur l’avortement, adoptée en 1978, Giorgia Meloni entend dissuader les Italiennes d’y recourir. Pour pouvoir avorter, celles-ci doivent obtenir un certificat médical. Or un amendement adopté par les députés autorise la présence de militants ou d’organisations anti-avortement au sein des cliniques et centres médicaux qui les délivrent. Cette mesure sera même financée par le fonds de relance post-covid de l’UE, dont l’Italie est le plus grand bénéficiaire. Un comble.
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