Bulletin de paie : la simplification par effacement
Le préfet Poubelle, après ses décisions visant à améliorer l’hygiène à Paris, est resté dans l’histoire en donnant son nom aux récipients contenant les déchets ménagers. Si Bruno Le Maire accède un jour à la postérité, ce pourrait bien être pour son bulletin de paie simplifié, tout juste bon à mettre à la poubelle. Les ultralibéraux en rêvaient, Bruno l’a fait !
D’une cinquantaine de lignes actuellement, le « bulletin Le Maire » n’en compterait plus qu’une quinzaine. Le ministre, qui dit s’être « beaucoup battu pour ça », clame fièrement : « C’est une vraie révolution. » Et c’en est une en effet. La rémunération brute de base, première ligne des feuilles de salaires actuelles, est remplacée par le « coût total employeur ». Suit le total des « cotisations et contributions sociales employeur », avant la « rémunération brute du salarié » sommairement détaillée, puis un total de ses cotisations et contributions sociales, qui permet de déterminer le net social et le net fiscal.
Cette « simplification », qui n’en est pas une pour les services comptables, est purement idéologique en mettant en avant le fameux « coût du travail ». Et en invisibilisant en revanche le détail des cotisations versées pour les différentes branches de la Sécu et à l’assurance-chômage, qui sont autant de conquêtes sociales et de droits pour les salariés. Comment en connaître le montant et vérifier qu’il est conforme ? Connaître celui des exonérations dont l’employeur a bénéficié ? Le salarié pourra le demander à son employeur, indique… Bruno Demande.
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