Extrême droite : le RN libère la violence
Samedi 15 juin au soir, après la manif contre le RN, une cinquantaine de militants d’ultradroite encagoulés se sont répandus dans les rues du centre de Lyon. Aux cris de « la rue, la France nous appartient », braillés en tendant les bras, ou « Bleu, blanc, rouge, la France aux Français ! », ce vieux cri revendicatif du pamphlétaire antisémite Édouard Drumont qui fait corps avec les épisodes fascisants de notre histoire politique, ils ont déambulé, intimidant les passants et cherchant manifestement le contact. Sur une vidéo, on entend l’un d’entre eux lancer à une jeune femme qui leur tient tête « On est nazis, putain ! », quand les autres entonnent en beuglant « Islam hors d’Europe ! ».
Le même soir, à Angers, une dizaine de nationalistes équipés de gazeuses et de ceintures, les visages masqués, ont fait irruption à l’entrée d’une guinguette populaire où une centaine de personnes assistaient à un concert du rappeur Vin’s, dont le nom de scène est une référence au héros du film La Haine. Une personne a été blessée après avoir été tabassée et une seconde interpellée alors qu’elle courait après ces nervis. À Paris, quatre militants d’ultradroite ont été condamnés pour une agression homophobe commise dans la nuit du 9 au 10 juin pour « fêter » la victoire du RN aux européennes. En garde à vue, l’un d’eux avait lancé : « Vous verrez quand Bardella sera au pouvoir, quand Hitler reviendra. » Cela n’est hélas qu’un avant-goût du déchaînement de violence qu’une victoire du RN est susceptible de générer.
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