Gaza : un massacre de plus et une démission

Pour libérer quatre otages, qui étaient aux mains du Hamas depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mené, le 8 juin, l’une de ses opérations les plus sanglantes. Une débauche de bombes et de tirs d’artillerie s’est abattue en plein jour sur un marché bondé, causant plus de 250 morts et 700 blessés tout près du camp de déplacés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Le retour des otages, en bonne santé, a donné lieu à des manifestations de joie en Israël, évidemment sans égard pour les innombrables victimes civiles.

En soi, cette opération dit tout de la stratégie de Benyamin Netanyahou, qui a préféré massacrer des centaines de Palestiniens pour obtenir une libération qu’il aurait obtenue sans effusion de sang dans le cadre d’un cessez-le-feu. Mais de cessez-le-feu le Premier ministre israélien ne veut toujours pas. Engagé dans une criminelle fuite en avant, il continue de faire la sourde oreille au plan présenté quelques jours plus tôt par Joe Biden.

Cette absence totale de perspective a conduit le chef du parti centriste Unité nationale, Benny Gantz, à démissionner du cabinet de guerre. Certes, la défection de celui qui est l’homme des Américains dans le gouvernement israélien ne met pas immédiatement en péril la majorité de Netanyahou à la Knesset. Mais elle affaiblit considérablement le Premier ministre en le rendant encore un peu plus dépendant de ses alliés d’extrême droite, partisans d’un nettoyage ethnique total à Gaza et de l’annexion de la Cisjordanie.