Ces 10 duels où la gauche aura besoin d’une forte mobilisation

Dix circonscriptions sont très indécises, et pourraient être conservées ou gagnées par le Nouveau Front populaire, sous réserve de la mobilisation des électeurs et du bon fonctionnement du barrage à l’extrême droite. Passage en revue des endroits où la bataille fera rage pour l’emporter.

Pierre Jequier-Zalc  • 1 juillet 2024
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Ces 10 duels où la gauche aura besoin d’une forte mobilisation
Rassemblement de la gauche, place de la République, le 30 juin 2024.
© Maxime Sirvins

Les résultats du premier tour des élections législatives anticipées ont placé le Rassemblement national en tête. Mais dans de nombreuses circonscriptions, tout reste à jouer et le Nouveau Front Populaire peut espérer l’emporter. Passage en revue de 10 duels où une forte mobilisation pourrait tout changer.

Note : Cet article a été réalisé avant les dépôts de candidature pour le second tour. Il ne s’intéresse donc qu’aux duels connus le soir du premier tour.

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1re circonscription de la Somme

François Ruffin, le député-reporter, est en ballotage défavorable face à la candidate du Rassemblement national, Nathalie Ribeiro Billet. Après le premier tour, avec près de 34 % des suffrages, il accuse moins de 7 points de retard sur la candidate du RN (40,6 %). Déjà élu dans cette circonscription en 2017 et 2022, le désistement d’Albane Branlant, la candidate macroniste, peut lui permettre d’espérer pour atteindre le second tour. Malgré tout, dans un département où la vague Rassemblement national a frappé de plein fouet, il faudra une forte mobilisation populaire pour lui permettre de retrouver son siège au Palais Bourbon.

4e circonscription de la Dordogne

Moins de 1000 voix séparent Sébastien Peytavie (EELV-NFP), second, et Dominique-Louise Marchaudon (RN) dans la quatrième circonscription de la Dordogne. Le député sortant écologiste, vainqueur face à une macroniste en 2022, doit donc rattraper ce retard pour espérer obtenir un second mandat. Lors du premier, il s’était notamment fait remarquer par son implication dans le projet de loi sur la fin de vie – finalement abandonné du fait de la dissolution.

1re circonscription de l’Ardèche

La candidate RN, défaite au second tour en 2022, a gagné 12 000 voix en deux ans. Au point que ce dimanche soir, elle termine légèrement devant Hervé Saulignac, député sortant, PS-NFP. 924 voix séparent exactement les deux qualifiés au second tour. Largement en tête avec, chacun, près de 39 % des suffrages, il n’existe pas beaucoup de réserve de voix. Mobiliser l’électorat macroniste défait (12 %), potentiellement moins frileux à voter pour un candidat PS plutôt que LFI, sera la clé de ce second tour.

8e circonscription de Haute-Garonne

Ce sont 2 000 voix, dans cette circonscription, que doit rattraper Joël Aviragnet (PS-NFP) sur le candidat du Rassemblement national. Une nouvelle fois, une forte mobilisation de l’électorat de gauche pourrait permettre au député sortant de conserver son mandat. La candidate macroniste, non qualifiée pour le second tour en 2024 comme en 2022, n’avait pas donné de consigne de vote en 2022 face au même duel. « J’estime de ne pas avoir à imposer aux électeurs, libres et responsables, une quelconque consigne de vote pour le second tour de cette élection. Qu’ils continuent de voter en leur âme et conscience », avait-elle alors déclaré. Au vu du danger, peut-être changera-t-elle, cette fois, son discours.

1re circonscription du Vaucluse

C’est la « circo » qui donne des boutons à toute l’extrême-droite. Celle de Raphaël Arnault, candidat LFI-NFP, connu pour son engagement antifasciste avec La Jeune Garde. Celui-ci est arrivé en deuxième position, à dix points du candidat RN. Cependant, un dissident de gauche, ayant reçu plus de 18 % des voix, ne peut pas se maintenir au second tour. Raphaël Arnault peut donc espérer, avec une forte et bonne mobilisation sur le terrain, l’emporter dimanche prochain.

3e circonscription de l’Oise

C’est peut-être la circonscription où il faudra, le plus, un raz-de-marée populaire pour espérer battre le Rassemblement national le 7 juillet. Amadou Ka, candidat LFI-NFP compte, en effet, plus de 5 000 voix de retard. Mais tout reste possible dans une circonscription qui a moins voté qu’au niveau national et où, donc, les reports de voix et un éventuel regain de mobilisation dans certains territoires de la circonscription pourraient faire basculer le scrutin.

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13e circonscription de Paris

Dans ce duel avec la macronie, ce sont seulement 900 voix qui séparent Aminata Niakaté (EELV-NFP) du député sortant David Amiel. La candidate de la gauche est en pleine dynamique. Elle a, en effet, gagné plus de 7 000 voix par rapport au premier tour des législatives 2022. La poursuite de celle-ci dans l’entre-deux-tours peut laisser espérer une victoire qui serait, au vu de la sociologie de la circonscription, une belle surprise.

7e circonscription de Seine-et-Marne

Ersilia Soudais (LFI-NFP), la députée sortante (1), n’a que 1 500 voix de retard sur la candidate lepéniste. Un écart que pourrait, par exemple, combler les reports de voix d’une liste écologiste qui a recueilli plus de 3 % des suffrages dans cette circonscription. Ensuite, il faudra réussir à convaincre les électeurs macronistes et les abstentionnistes locaux de se déplacer dans l’isoloir faire barrage au Rassemblement national.

Ersilia Soudais est la fille de Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint de Politis.

8e circonscription de l’Hérault

En 2022, Sylvain Carrière (LFI-NFP) avait battu de seulement 400 petits suffrages le candidat RN, Cédric Delapierre. Alors que ce dernier est arrivé en tête dimanche, il faudra un gros sursaut de mobilisation républicaine pour rééditer cette victoire à l’arrachée le 7 juillet.

13e circonscription des Hauts-de-Seine

Ce serait, pour l’ex-majorité présidentielle, un sacré revers. Le 7 juillet prochain, Brice Gaillard (PS-NFP) doit rattraper seulement 1 000 voix pour battre la porte-parole des députés Renaissance, et députée sortante, Maud Bregeon. Le Rassemblement national, et ces 15% dans la circonscription, fera office d’arbitre de ce duel très indécis.

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