Roxane Butterfly, les pieds du papillon
Grande représentante du tap dance en France, elle propose à Paris une soirée d’introduction à cette discipline.
dans l’hebdo N° 1819 Acheter ce numéro
« Les pieds qui parlent », soirée tap dance organisée par Roxane Butterfly, accompagnée d’Adele Joel, Andrea Alvergue et Claire Miller, jeudi 25 juillet, Maison de la conversation, 12, rue Maurice-Grimaud, 75018 Paris, 10 euros. Réservations ici.
En français, on parle de claquettes. Aux États-Unis, de tap dance. C’est un peu caricatural, mais, en gros, deux traditions s’opposent. D’un côté, les claquettes de la comédie musicale, celles pratiquées par les chorus girls de Busby Berkeley, par Gene Kelly, Ginger Rogers ou Fred Astaire. Les mouvements sont travaillés, les danses sont souvent effectuées à deux et les pas de claquettes se contentent parfois d’ornementer la chorégraphie. De l’autre, la tradition des Hoofers. Là, les artistes sont aussi et peut-être avant tout des musiciens. On entend des rythmiques complexes, on privilégie l’improvisation, on aime enchaîner les solos et les dynamiques de question-réponse. En participant aux révolutions du be-bop et du hard bop, le tap dance des Hoofers est devenu une composante fondamentale de l’histoire du jazz.
Elle doit son surnom de « papillon » à son mentor qui voulut ainsi honorer sa légèreté et l’impressionnante rapidité d’exécution de ses pas.
Engagés pour certains, ses danseurs se sentent alors revêtus d’une mission : rappeler l’importance de leur art et reconnaître son héritage, ancré dans la période de l’esclavage. En France, on a longtemps méconnu ou eu peu accès au tap des Hoofers. Des stages ont vu le jour, certains Américains se sont produits à Paris, Gregory Hines ou Savion Glover. Mais la reconnaissance n’a jamais vraiment pris. Pourtant, Paris compte dorénavant parmi ses habitants une grande représentante de cette tradition. Française, Roxane Butterfly a émigré aux États-Unis pour le tap au début de sa vie d’adulte. Elle doit son surnom de « papillon » à son mentor, l’immense Jimmy Slyde, qui voulut ainsi honorer sa légèreté et l’impressionnante rapidité avec laquelle elle exécute ses pas.
À New York, Roxane s’est formée en improvisant dans les clubs et en travaillant, tel n’importe quel musicien, sa musicalité et son répertoire. Après un passage à Barcelone, elle vit à présent en France où elle propose cours, concerts et spectacles. En juillet a lieu son habituel stage d’été, conclu par une soirée d’introduction au tap dance comprenant projections d’archives – Roxane Butterfly est aussi une historienne de sa discipline – performance et jam-session. Une merveilleuse occasion de découvrir une pratique musicale et dansée dynamique qui ne cesse de résister et de se transformer.