« Les Barbares » : un village français

Julie Delpy signe une comédie autour de l’accueil des exilés. Une fantaisie antiraciste qui tombe à pic.

Christophe Kantcheff  • 17 septembre 2024 abonné·es
« Les Barbares » : un village français
La caricature n’épargne aucun des protagonistes du village et est toujours menée avec une once de tendresse.
© Le Pacte

Les Barbares / Julie Delpy / 1 h 41.

Un village breton au nom improbable : Paimpont. Un maire sans grand courage, une institutrice de gauche, un plombier d’extrême droite, un épicier qui se dit « neutre » et sa femme, alcoolique et trompée. Tout ce petit monde, et le reste du village, s’apprête à accueillir des Ukrainiens. Sauf que, ceux-ci étant « très demandés sur le marché du réfugié », ce sont, à leur place, des Syriens qui arrivent. Qui ne sont pas les bienvenus pour tout le monde.

Avec un bon casting (Laurent Lafitte, Sandrine Kiberlain, Ziad Bakri, Jean-Charles Clichet, India Hair, Dalia Naous et Julie Delpy elle-même), la cinéaste, pour son huitième long métrage, s’est lancée dans une comédie autour de l’accueil des exilés. Ce n’était pas une mince affaire, car l’humour exigeait un trait grossi sans adopter la posture facile de celle qui juge de haut.

Or Les Barbares a certes une dimension farcesque, mais la caricature n’épargne aucun des protagonistes du village (y compris l’institutrice) et est toujours menée avec une once de tendresse. En outre, les membres de la famille syrienne ont chacun une existence et ne sont en rien un prétexte de scénario. Pas besoin de dire que cette fantaisie antiraciste tombe à pic alors qu’on songe en haut lieu à s’en prendre une nouvelle fois aux étrangers !

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Cinéma
Temps de lecture : 1 minute