Rachel Khan, l’anti-antiraciste
En guerre contre la pensée décoloniale, l’intersectionnalité et le « wokisme », elle nie tout génocide de la part d’Israël et jusqu’à la colonisation.
dans l’hebdo N° 1827 Acheter ce numéro
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Caroline Fourest, mère Croisades Raphaël Enthoven ou l’anti-pensée Sophia Aram harangue « Le Vertige MeToo » : Caroline Fourest, l’antiféministe« L’antiracisme est devenu le cheval de Troie pour harceler notre République. » Rachel Khan en est convaincue et l’a dit cet été sur CNews, où elle a son rond de serviette. En 2018, elle dénonçait encore dans un livre collectif, Noire n’est pas mon métier, le racisme et le sexisme dans le cinéma français.
Mais, à 48 ans, cette ancienne athlète qui se définit comme « afro-yiddish » – elle est née d’un père gambien et d’une mère ashkénaze – a eu plusieurs vies : actrice, essayiste, conseillère politique. Et sa médiatisation commence en 2021 avec la publication aux Éditions de l’Observatoire (dans la mouvance du Printemps républicain) d’un essai, Racée, dans lequel elle critique la pensée décoloniale, l’intersectionnalité et les mots qui cloisonnent.
Recrutée par la Macronie, elle coordonne notamment un groupe de travail de LREM sur l’immigration, l’intégration et la laïcité pour la campagne d’Emmanuel Macron. Éditorialiste sur Radio classique, elle est évincée à la suite de « plagiats manifestes », révèle Arrêt sur images, mais continue à être invitée sur tous les plateaux. Là elle répète qu’il n’y a ni génocide, ni apartheid ni encore moins de colonisation à Gaza et en Cisjordanie. Cette propagande, martèle-t-elle, est « une guerre contre le réel et la vérité ». « On est en guerre pour préserver l’humanisme et l’universalisme », dit-elle encore. Ce qui ne l’a pas dissuadée de déjeuner en avril 2021 avec Marine Le Pen au domicile de cette dernière. Si elle nie lui avoir prodigué des conseils, elle assume cette rencontre, « n’en déplaise à la ‘police des déjeuners’ ».