Banlieues climat ouvre la première école populaire du climat à Saint-Ouen

L’association inaugurait ce 14 octobre un espace consacré à la sensibilisation et à la formation autour des questions climatiques pour les habitants des quartiers populaires.

Thomas Lefèvre  • 14 octobre 2024 abonné·es
Banlieues climat ouvre la première école populaire du climat à Saint-Ouen
Le rappeur Sefyu, cofondateur de Banlieues Climat, Laurence Tubiana, marraine de l'association, Féris Barkat et Sanaa Saitouli, cofondateurs également et Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen, le 14 octobre, à Saint-Ouen, pour l'inauguration de l'école.
© Safaphoto

Ce samedi 12 octobre à 10 heures, quelques dizaines de personnes se sont réunies à Saint-Ouen, au 14 rue Alexandre Bachelet, pour l’inauguration de l’école populaire du climat, créée par l’association Banlieues climat. « Cette école permet d’avoir un lieu physique identifié au niveau national, explique Charlotte Rochon, coordinatrice générale de l’association. Dans ce lieu on veut mener des réflexions autour de l’écologie populaire et pouvoir accueillir des formations sur place ».

Une formation courte, labellisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, est proposée et a pour objectif de sensibiliser aux enjeux climatiques sur une journée. Elle s’adresse aux jeunes adultes, aux élèves du primaire, bientôt aux parents et plus généralement, aux habitants des quartiers populaires. L’objectif est également de former de nouveaux formateurs, dans un programme qui dure une semaine. Sanaa Saitouli, cofondatrice de l’association, insiste : « C’est la première école populaire du climat en France, portée par les premiers concernés ».

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C’est dans une ambiance joviale, parfois émouvante, que les prises de paroles se sont succédé. Les cofondateurs Féris Barkat, Sanaa Saitouli et Abdelaali El Badaoui ont fait part de leur émotion face à la concrétisation de ce projet, tandis que des formateurs de l’association ont insisté sur l’importance de « donner une voix à ceux qu’on a oubliés ».

La crise climatique touche tout le monde, en particulier les milieux populaires.

L. Tubiana

Laurence Tubiana, marraine de Banlieues climat et dirigeante de la fondation européenne pour le climat, s’est adressée aux membres de l’association : « Vous pouvez être fiers de vous ». Elle a largement mis l’accent sur la nécessité de l’organisation collective face au dérèglement climatique, ainsi que sur l’importance de la réappropriation des enjeux écologiques par les habitants des quartiers populaires. « La crise climatique touche tout le monde, en particulier les milieux populaires, et tout le monde doit avoir son mot à dire ».

Ambitions internationales

Banlieues climat existe depuis moins de deux ans et a le vent en poupe. Depuis sa création, elle bénéficie d’une bonne couverture médiatique et de la popularité de Féris Barkat sur les réseaux sociaux, favorisant l’émergence de nombreux projets. « L’association a plusieurs objectifs internationaux : la formation d’une délégation pour la COP 30 au Brésil et l’ouverture d’une antenne au Maroc, à Essaouira, explique Sanaa Saitouli. Par ailleurs, on a déjà eu des discussions avec la ministre chargée du Climat en Allemagne qui veut expérimenter un programme similaire au nôtre ». Dans le futur, le collectif envisage de créer des antennes locales partout en France, pour proposer des formations sur tout le territoire.

Des membres de l’association, en face de la nouvelle école populaire du climat. (Photo : Safaphoto.)

Plusieurs personnalités politiques ont fait le déplacement pour l’inauguration de l’école, notamment le député LFI de la première circonscription de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances Éric Coquerel, le sénateur PS Adel Ziane et le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, membre du PS. Ce dernier, en terrain connu, a d’ailleurs passé un long moment à saluer chaque personne présente et a profité de l’occasion pour faire plusieurs annonces. Parmi celles-ci, il a notamment dénoncé la situation concernant Paul Watson et a proposé d’en faire un citoyen d’honneur de la ville.

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Le projet d’envoyer une délégation de jeunes lors de la COP 30 à Belém en 2025 est poussé par Karim Bouamrane. La ville brésilienne est jumelée avec Saint-Ouen et ce sont des jeunes Audoniens et Audoniennes qui seront formés par Banlieues climat pour représenter la ville au Brésil. Karim Bouamrane a assuré que « l’objectif c’est que Banlieues climat soit international ». Selon les membres de l’association, le maire de Saint-Ouen est un soutien important.

« Il y a une connexion qui s’est faite de manière très naturelle avec Karim Bouamrane, on a une histoire commune », confirme Sanaa. Le bâtiment utilisé par Banlieues climat est l’ancienne école Bachelet, à moins de 10 minutes à pied de la mairie et sera partagé avec Étés, une association locale qui ouvre une ressourcerie dans les locaux. Banlieues climat va payer un loyer dans le cadre d’une convention établie avec la ville. « C’était important pour nous de pouvoir garder notre indépendance », souffle Sanaa Saitouli.

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