Migrants : un revers pour Meloni
Une victoire pour les ONG et les militants : la section des affaires migratoires du tribunal de Rome a invalidé, vendredi 18 octobre, la rétention dans des centres albanais, construits aux frais de l’Italie, des premiers demandeurs d’asile envoyés par le gouvernement de Giorgia Meloni. Le bateau qui les transportait, arrivé mercredi 16 octobre sur le sol albanais, avait à son bord 16 personnes exilées.
Originaires du Bangladesh et d’Égypte, elles étaient arrivées en Italie par la mer. Quatre n’ont pas pu accoster à Gjadër : deux en raison de problèmes de santé et deux autres affirmant être mineures. Depuis, les 12 personnes enfermées ont embarqué le 19 octobre pour rebrousser chemin vers les côtes italiennes. Un revers pour le gouvernement d’extrême droite, qui voulait devenir un exemple dans la lutte contre l’immigration.
La décision du tribunal romain s’appuie sur un décret de la Cour européenne de justice contestant la liste des 22 pays « sûrs » du gouvernement italien. Certaines régions du Bangladesh et d’Égypte ne rempliraient pas les conditions de sécurité et pourraient donc tomber sous le coup du décret européen. Une décision qui prévaut sur la loi italienne.
Fin 2023, l’Italie avait signé un accord controversé avec Tirana pour la création de deux centres de rétention dans la continuité d’externalisation des frontières européennes. Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a, lui, affirmé vouloir faire appel. Le projet, qui a coûté plusieurs millions d’euros, risque pourtant de se heurter à un nouveau blocage.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don