Que font les gauches ?

Il est indispensable que les gauches s’engagent auprès des médias indépendants, dans les discours mais aussi et surtout dans les faits. Le pluralisme de la presse ne peut pas être qu’un concept.

Salomé Dionisi  • 2 octobre 2024
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Que font les gauches ?
Le stand de Politis, lors de la manifestation du 31 janvier 2023 à Paris.
© Lily Chavance

Ce parti pris est extrait du discours prononcé à l’occasion du Grand Débat des indés qui a réuni près d’un millier de personnes à Paris, lundi 30 septembre.

Que font les gauches ? Ça fait trente-six ans que Politis s’intéresse à ce que font les gauches. Mais de quelle(s) gauche(s) parlons-nous ? L’histoire de la gauche est faite de sensibilités différentes. Les gauches sont plurielles, diverses. Et il s’agit de les considérer toutes, de ne pas les opposer. À Politis, on ne croit pas à la théorie des gauches irréconciliables. Il y a des gens de gauche. Et puis il y a des gens qui ont peut-être été un jour de gauche, mais qui sont désormais de droite. Peut-être faut-il les aider à l’assumer un peu plus. Ceux-là n’ont plus rien à voir avec la gauche.

Depuis le Nouveau Front populaire, tout n’a pas été parfait, mais l’ouverture à la société civile a été porteuse d’espoir.

Mais revenons à la gauche. Elle est diverse par ses sensibilités, mais aussi par ses champs d’intervention. Parce qu’il y a la gauche des élus, et puis il y a la gauche associative, sociale, syndicale, intellectuelle. Ce sont tous ces mondes que nous mettons en lumière à travers nos reportages, nos grands entretiens, nos analyses et nos enquêtes. Longtemps, ces mondes-là ne se parlaient plus. Depuis le Nouveau Front populaire, tout n’a pas été parfait, mais l’ouverture à la société civile a été porteuse d’espoir.

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Les syndicats, les associations, les artistes, les quartiers populaires : c’est l’ensemble de la société civile qui a été mobilisée. Alors, que font les gauches de tout ça ? Elles doivent entretenir ces liens. Ces liens qui avaient été si longtemps rompus. C’est pour ça aussi que nous avons décidé de transformer Politis en coopérative. Pour que chacun·e, citoyen·ne ou association, puisse prendre part à un projet de gauche, à un projet collectif. Vous pouvez devenir sociétaire de Politis, participer à faire vivre la presse indépendante et vous lancer dans une aventure éditoriale qui rassemble.

De toute manière, la gauche ne peut espérer reprendre un jour le pouvoir que si elle demeure rassemblée. Pas de manière opportuniste. Rassemblée autour d’un projet commun dans lequel chacun·e trouve sa place. La politique, c’est une affaire de dynamique. C’est ce que doivent faire les gauches : créer des dynamiques, partout où elles le peuvent.

Il est indispensable que les gauches s’engagent auprès des médias indépendants, dans les discours mais aussi et surtout dans les faits.

Et la gauche ne peut aller bien que si le monde syndical va bien, que si le monde rural va bien, que si les quartiers populaires vont bien, que si le monde de la création va bien. Mais aussi si la presse indépendante va bien. Et le pluralisme de la presse, ça ne peut pas être qu’un concept. Il est indispensable que les gauches s’engagent auprès des médias indépendants, dans les discours mais aussi et surtout dans les faits.

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Alors nous le disons amicalement à toutes celles et tous ceux qui, à gauche, préfèrent aller sur les plateaux télé de CNews ou BFM plutôt que de répondre aux médias indépendants. À toutes celles et ceux aussi qui boycottent nos médias parce qu’une information que nous avons publiée ne va pas dans leur sens. Les médias indépendants ne sont pas la courroie de transmission des partis de gauche. Nous sommes libres. Libres aussi de dénoncer les pratiques qui nous choquent. À Politis, nous ne nous cachons pas derrière une pseudo-neutralité journalistique. Notre ligne éditoriale est claire, nous sommes de gauche, nous l’assumons. Nous avons vocation à jouer un rôle dans la bataille culturelle. Celle des idées.

Nous voulons continuer à mettre en lumière des idées écologistes, féministes, antiracistes et émancipatrices.

Par notre travail, nous voulons continuer à mettre en lumière des idées écologistes, féministes, antiracistes et émancipatrices. En espérant qu’elles soient un jour majoritaires dans le pays. Et pour y parvenir, que font les gauches ? Elles y travaillent. Mais ça ne se fera pas sans les médias indépendants, leurs analyses, leurs enquêtes, leurs critiques aussi. Et pour ça, vous pouvez compter sur nous ! Pensez-y, devenez sociétaire en cliquant ci-dessous !

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Parti pris

L’actualité vous fait parfois enrager ? Nous aussi. Ce parti pris de la rédaction délaisse la neutralité journalistique pour le vitriol. Et parfois pour l’éloge et l’espoir. C’est juste plus rare.

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