Critiquer la politique israélienne pourrait être poursuivi pénalement
Peut-on critiquer librement la politique d’un État ? À tout le moins, cela devrait relever de la liberté d’expression de tout citoyen. Mais, concernant Israël, l’instrumentalisation de l’antisémitisme est devenue un moyen de faire taire toute critique de sa politique guerrière et coloniale. L’assimilation entre « antisionisme » et « antisémitisme » est aussi une des réussites de la propagande israélienne, qui permet de faire admettre comme synonymes le sionisme, qui est un mouvement politique, et la défense de l’État hébreu.
Or cette torsion sémantique pourrait aujourd’hui se voir inscrite dans le droit français, grâce à la députée macroniste Caroline Yadan (qui a battu en juillet le très réactionnaire LR et exubérant proche de Netanyahou, Meyer Habib). Élue de la 8e circonscription des Français de l’étranger (dont fait partie Israël), elle vient en effet de déposer une proposition de loi visant à criminaliser toute critique de l’État d’Israël comme une forme d’antisémitisme.
Mais, toute honte bue, le texte a aussi été paraphé par les députés « socialistes » François Hollande ou Jérôme Guedj, en tant qu’il prétend « lutter contre les nouvelles formes d’antisémitisme ». Or cela entraînerait une grave entorse à la liberté d’expression en France, justifiant ce terrorisme intellectuel qui instrumentalise l’antisémitisme, fléau qu’il s’agit de combattre et qu’une telle manipulation risque au contraire de nourrir.
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