Négationnisme et antisémitisme : le strike du ministre Jean-Noël Barrot
S’il n’est pas utile de se souvenir du nom des ministres du gouvernement Barnier, il en est un qui le mérite. Ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot a déclaré ceci, le 12 novembre, à l’Assemblée nationale en réponse à une question de l’insoumis David Guiraud sur l’absence d’interdiction du match France-Israël : « Retourner l’accusation de génocide contre le gouvernement d’un peuple qui l’a subi, c’est non seulement une faute morale mais c’est également une faute juridique. »
Par les temps qui courent, cette petite phrase serait passée inaperçue sans la vigilance de l’UJFP. Car pour l’Union juive française pour la paix ces propos « sont à la fois négationnistes par rapport au génocide subi par les Palestiniens de Gaza et antisémites par rapport aux Juifs de France et du monde entier ». Négationnistes, cela va sans dire puisque notre ministre conteste ce qui est admis en dehors des chancelleries occidentales. « Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus », déclarait récemment Amos Goldberg, historien israélien spécialiste de la Shoah, dans un entretien au Monde.
Antisémites également car « en affirmant que le gouvernement israélien est le gouvernement du ‘peuple’ juif, le ministre fait des Français juifs des étrangers dans leur propre pays, relève l’UJFP. C’est un poncif antisémite classique : refuser aux Juifs et Juives d’être réellement chez eux là où ils sont, faire du Juif un étranger par essence, l’altériser par rapport à la communauté nationale ».
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