Vers une autonomie des universités ?
Mardi 19 novembre, le ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, a donné une conférence de presse pour présenter les priorités de son mandat. Il reprend notamment un plan de sa prédécesseuse Sylvie Retailleau : l’acte II de l’autonomie des universités. « La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) avait permis d’avancer vers plus d’autonomie mais nous devons aller plus loin. Il faut donner les moyens aux universités de prendre les décisions bonnes pour elles », a-t-il expliqué.
La question des droits d’inscription, selon lui, « ne doit pas être un sujet tabou » : en d’autres termes, les universités pourraient avoir la possibilité de fixer le prix des formations. Le problème ? La dérive vers une sélection des étudiant·es en fonction de leurs ressources. « Sélection et frais d’inscription vont de pair, avec une sélection économique, donc sociale », écrit Julien Gossa, maître de conférences à l’université de Strasbourg, sur Bluesky.
De plus, il n’est absolument pas démontré que cela donnerait plus de moyens aux universités. Selon le chercheur, qui s’appuie sur l’exemple du Royaume-Uni, les financements publics directs seraient remplacés par des financements privés indirects. Il ajoute en conclusion que les frais d’inscription « n’augmentent pas les moyens des universités, coûtent plus d’argent public et diminuent la couverture des besoins de la nation en formation ».
Le nouveau cadre juridique, qui inclut d’autres volets, entrerait en vigueur à l’horizon 2027. D’ici à là, neuf établissements sont engagés dans une phase d’expérimentation.
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